ColombieDes milliers de manifestants dans la rue
Les manifestations contre le président Iván Duque ont repris mardi, en Colombie. Certaines ont été émaillées d’incidents avec la police.

Des manifestants affrontent la police à Cali, le 20 juillet 2021.
Plusieurs milliers de Colombiens sont à nouveau descendus dans la rue mardi pour protester contre le gouvernement du président Iván Duque et réclamer au Parlement, qui doit examiner une réforme fiscale controversée, des mesures pour plus de justice sociale et contre la répression policière.
«J’espère que ce Parlement va enfin légiférer en faveur des intérêts de tout le peuple colombien et pas seulement d’un groupe d’individus qui s’enrichissent», a déclaré à l’AFP Ivan Chaparro, un dentiste de 46 ans, au milieu d’une manifestation festive dans le centre de Bogotá, qui a rassemblé environ 5 000 personnes. «Nous nous battons pour faire valoir nos droits en matière de santé, d’éducation et de non-violence», a ajouté Noelia Castro, une enseignante de 30 ans.
195 manifestations
Le gouvernement a dénombré quelque 195 manifestations dans 95 municipalités colombiennes. Des incidents entre forces de l’ordre et manifestants radicaux, armés notamment de machettes, ont fait une dizaine de blessés civils à Medellín et à Cali. Quelque 21 policiers ont également été blessés, dont un à l’œil, selon les forces de l’ordre. Le ministre de l’Intérieur Daniel Palacios a toutefois jugé que «les manifestations pacifiques avaient prévalu sur les actes de violence», dans une déclaration à la presse.
Le Comité national de grève, initiateur de la mobilisation fin avril, mais qui n’en représente pas toutes les composantes, a appelé à la reprise des rassemblements après plus d’un mois de pause. Les protestataires exigent plus de justice sociale, une réforme de la police, accusée de réprimer brutalement les manifestations, et un État plus solidaire face aux dégâts sociaux causés par la pandémie. Quelque 42% des 50 millions de Colombiens vivent désormais dans la pauvreté.
«On tue les étudiants parce qu'ils manifestent»
«On ne peut rester indifférent à l’injustice, au fait qu’on tue des étudiants parce qu’ils manifestent, qu’on les agresse comme s’ils étaient des terroristes», estime Jeanneth Gomez, une enseignante de 59 ans.
Composé d’étudiants, d’associations indigènes et sociales, le Comité avait suspendu ses mobilisations le 15 juin. Plusieurs semaines de pourparlers avec le gouvernement n’ont abouti à rien. «Nous allons les présenter au Parlement puisque le gouvernement n’a pas voulu négocier», a déclaré Fabio Arias, dirigeant de la Centrale unitaire des travailleurs à la radio locale W Radio.
(L'essentiel/AFP)