Des restaurateurs nés sous une bonne étoile

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Des restaurateurs nés sous une bonne étoile

Le Grand-Duché gagne deux nouvelles étoiles dans le «Guide Michelin 2008». Impressions des heureux chefs à chaud.

Dix heures du matin, hier. Philippe Laffut est en cuisine. Le chef belge du Pâtin d'Or, repris en 2006 à Kockelscheur, n'est pas homme à se préoccuper grandement des sorties des guides culinaires. Sinon, il saurait déjà qu'il fait partie des douze chefs étoilés que compte désormais le Luxembourg, dans le Michelin 2008. «Une étoile? Ah bon?», marmonne-t-il. «Ben, le tout, c'est de ne pas la reperdre!».

Car si l'étoile est une «belle reconnaissance», c'est aussi une énorme pression pour les restaurants. «Cela récompense le travail passé, pas le travail à venir», souligne-t-il. Car d'un chef étoilé, on attend plus que des autres. Sans droit à l'erreur, sous peine de voir l'étoile s'éclipser.
Michel Gaul le sait bien. Le propriétaire de la Gaichel a perdu son étoile il y a deux ans, alors qu'il l'avait depuis 1969, sans avoir «jamais compris pourquoi».

Mais la «remise en question» qui a suivi a porté ses fruits. Cette année, la Gaichel a regagné son étoile, pour le plus grand «soulagement» de son propriétaire. «Certains chefs disent que cela n'a pas d'importance, mais ce n'est pas sincère», dit-il. «L'étoile est très importante pour attirer les clients. Il faut qu'on soit bon pour eux, pour qu'ils viennent et reviennent».

Alors qu'importe si, hier, c'est l'appel de sa femme qui l'a réveillé à 6 h du matin. Qu'importe s'il pleuvait sur Washington, où il se trouve jusqu'à jeudi. Hier, Michel Gaul était un homme heureux.

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