Bande dessinéeDes super pouvoirs mêlés aux secrets de famille
Le retour dans la maison familiale oblige un frère et une sœur, aujourd'hui quadragénaires, à revoir les fantômes de leur passé.

La maison isolée est le théâtre de l'enfance d'Éléonore et David.
Une maison au style biscornu dans un endroit isolé semble être un cadre paisible. Mais pour Éléonore, quadragénaire, il s’agit surtout de la maison de son enfance, chargée de souvenirs. Elle y remet les pieds des années après, alors que son frère David, qui s’est quelque peu coupé de la famille, vient de la racheter. Les blessures du passé ressurgissent lorsque David apprend à sa sœur que leur père, disparu sans laisser d’adresse, est encore vivant.
Éléonore est d’autant plus chamboulée que son fils Théo est sujet à des «crises» qui l’inquiètent. Très régulièrement, il semble ailleurs, déconnecté du monde qui l’entoure. En réalité, l’adolescent cache un lourd secret: il est capable de lire dans les pensées des autres, lorsque ceux-ci se remémorent un souvenir.
Un côté surnaturel pas trop lourd dans le récit
Aidé par son pouvoir étrange et par une jeune fille du village rencontrée par hasard, Théo tente d’éclaircir les mystères qui entourent la famille. Pourquoi son grand-père est-il parti? Quel est le rôle des voisins, qui ne semblent pas innocents? Pourquoi certains réagissent-ils comme des têtes de mule? Pourquoi David a-t-il longtemps coupé les ponts avec sa famille?
«La maison aux souvenirs» glisse le lecteur dans un monde étrange, duquel il n’a jamais envie de ressortir. Les secrets de famille fascinent et le côté surnaturel ne prend pas une place trop lourde dans le récit. Les personnages au caractère bien affirmé donnent de l’épaisseur au récit, qui prend la forme d’un huis clos dans un endroit que la neige isole encore un peu plus du monde. Le cadre atypique, renforcé par les dessins à la fois sobres et colorés de Nicolas Delestret, constitue d’ailleurs l’une des originalités de l’histoire.
• «La maison aux souvenirs» Nicolas Delestret. Grand Angle, 19,90 euros.
(Joseph Gaulier/L'essentiel)