Coup de mer – «Des vagues qui dépassent le 1er étage»

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Coup de mer«Des vagues qui dépassent le 1er étage»

Baies vitrées défoncées et gravats projetés par les flots en furie: les riverains des plages de Méditerranée, ont été «surpris» par la violence des vagues.

Des vagues de dix mètres à Cannes.

Des vagues de dix mètres à Cannes.

L'essentiel/Mobile Reporter/Jung

Au bout de la plage qui mène plus à l'ouest à Antibes, le restaurant «Côté Beach» a particulièrement souffert de cette première grosse tempête automnale. À l'intérieur, le couvert est encore mis sur les tables, mais tout l'équipement électrique a souffert. «C'est la première fois que c'est aussi fort», dit le gérant Steeve Moreira. «La vague est passée par-dessus l'établissement, a plié les panneaux publicitaires sur le toit», constate-t-il, râteau en main pour déblayer les détritus jonchant le sol.
«J'étais dans le restaurant quand la vague est arrivée, je m'apprêtais à partir, j'ai entendu un grand "boum". Franchement, j'ai cru que j'allais mourir».

«On en a pour plusieurs centaines de milliers d'euros»

La houle a fait céder la baie vitrée donnant sur le large malgré le volet métallique de protection. L'eau a noyé «sonos et frigos», dit-il. «Les machines sont foutues, rien que pour les sonos et celles du «Beach Paradise» (son autre restaurant de plage limitrophe), on en a pour 120 000 euros», estime le commerçant.
La terrasse en bois du restaurant penche dangereusement et tout le mobilier est à jeter.

Derrière lui, la route côtière, fermée à la circulation depuis les inondations du week-end, reste encombrée de sable et de cailloux. Les services du département sont à pied d'œuvre pour tout déblayer sur plusieurs kilomètres. À deux pas, des employés de «L'Aventure», restaurant de poisson dont le toit fuit, essaient de remettre de l'ordre. «On en a pour plusieurs centaines de milliers d'euros» de dégâts et en perdant cinq congélateurs, «on a perdu toute la marchandise», indique Bernard, compagnon de la gérante du restaurant.

«Les vagues sont passées par-dessus le premier étage»

«Ca fait 30 ans que je suis ici et c'est la quatrième grosse tempête que je vois. Mais là, c'était vraiment fort», témoigne-t-il. «Rien n'a tenu», constate-t-il, montrant les vitres défoncées. «On a pourtant l'habitude des coups de mer, on se protège avec des contreplaqués de marine, mais ça n'a pas suffi, cette fois». «Les pouvoirs publics ne veulent pas qu'on bétonne, c'est normal, mais du coup, rien ne tient», déplore le quinquagénaire, réclamant des digues en mer pour protéger les établissements.

Selon le maire de la commune de 15 000 habitants, Richard Camou, quatre plages privées ont été dévastées, ainsi qu'un hôtel en cours de réfection dans lequel ne se trouvaient que des ouvriers au moment du coup de mer. «Les vagues sont passées par-dessus le premier étage», a expliqué le maire, sans pouvoir encore chiffrer les dégâts.

L'essentiel Online/

(AFP)

Moins grave qu'en mai 2010

Ce coup de mer a été bien moins dévastateur que celui du 4 mai 2010, au cours duquel des vagues avaient atteint jusqu'à dix mètres de haut, passant au-dessus des digues des ports de la Côte d'Azur. Cet événement violent avait notamment dévasté les plages de Cannes peu avant le festival du cinéma.

En ce début novembre, nombre de plagistes disposant d'établissements démontables ont déjà fermé leurs portes. Malgré les risques, de nombreux maires du littoral autorisent toutefois l'ouverture des restaurants tout au long de l'année, lorsqu'ils se trouvent sur le domaine communal.

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