Affaire ClearstreamDominique de Villepin relaxé
Le tribunal correctionnel de Paris a estimé que l'ancien Premier ministre français n’était pas «complice» de dénonciation calomnieuse. Sarkozy voit revenir son ennemi sur l'échiquier politique le jour même de son anniversaire...

Un Dominique de Villepin qui va pouvoir se poser en victime politique. (AFP)
Le tribunal n'a pas suivi les réquisitions du procureur de Paris Jean-Claude Marin qui avait requis le 20 octobre contre Dominique de Villepin 18 mois de prison avec sursis et 45 000 euros d'amende pour «complicité de dénonciation calomnieuse». Il avait estimé que l'ancien Premier ministre avait cautionné par son silence les agissements de Jean-Louis Gergorin, l'ancien vice-président d'EADS.
L'affaire Clearstream est une vaste histoire de manipulation dans laquelle des listings bancaires ont été falsifiés et transmis à un juge afin de faire croire que plusieurs personnalités, dont Nicolas Sarkozy, détenaient des comptes occultes à l'étranger. Le procès, qui s'est tenu du 21 septembre au 23 octobre, avait pris l'allure d'un duel politique entre l'ancien Premier ministre et le président. La relaxe de M. De Villepin intervient le jour où Nicolas Sarkozy fête son 55e anniversaire.
Prison ferme pour Lahoud et Gergorin
Le mathématicien Imad Lahoud, qui a falsifié les listings bancaires, a été déclaré coupable de complicité de dénonciation calomnieuse dans l'affaire Clearstream et condamné à trois ans de prison, dont 18 mois avec sursis. L'ancien vice-président d'EADS Jean-Louis Gergorin, qui a transmis des fichiers falsifiés à la justice, a été déclaré par le tribunal correctionnel coupable de dénonciation calomnieuse et condamné à une peine de trois ans d'emprisonnement, dont 15 mois ferme. L'ex-auditeur Florian Bourges a été déclaré coupable d'abus de confiance, alors que le journaliste Denis Robert a été relaxé.
«Que la justice fasse son travail et dise ce qu'elle pense», avait déclaré lundi le chef de l'État, partie civile au procès. Il y a quatre mois, lors d'une précédente intervention télévisée, il s'était montré beaucoup plus offensif, n'hésitant pas à qualifier de «coupables» les cinq prévenus du procès Clearstream.
Dominique de Villepin avait dit, lui, mardi attendre la décision du tribunal «avec la sérénité de celui qui n'a rien à se reprocher». Il encourait pourtant gros, car reconnu coupable, il pouvait être déchu de ses droits civiques et devenir inéligible. Or depuis quelques mois, l'ancien Premier ministre ne cache plus ses ambitions présidentielles pour l'élection de 2012.
lessentiel.lu avec AFP