Sanctions économiques – Donald Trump augmente la pression sur Cuba

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Sanctions économiquesDonald Trump augmente la pression sur Cuba

Malgré les protestations de l'Union européenne et du Canada, Washington accentue la pression économique sur La Havane.

John Bolton, le conseiller à la Sécurité nationale de la Maison-Blanche.

John Bolton, le conseiller à la Sécurité nationale de la Maison-Blanche.

Donald Trump a nettement accentué mercredi la pression économique sur Cuba en limitant les voyages et les transferts d'argent américains, tout en ouvrant la voie à des milliers d'actions en justice contre des entreprises étrangères présentes sur l'île socialiste, une décision jugée «regrettable» par l'Union européenne et le Canada. La Maison-Blanche a du même coup déployé une batterie de sanctions à l'encontre du Venezuela et du Nicaragua, affirmant que Donald Trump prenait, en agissant contre ces gouvernements, «la défense de la démocratie et des droits humains» en Amérique latine.

Faisant fi des menaces de représailles commerciales lancées par l'Union européenne, premier partenaire économique de La Havane, Washington a encore plus nettement tourné le dos au rapprochement entamé sous le mandat du président démocrate Barack Obama. «Nous soutenons les patriotes pro-liberté de cette région», a déclaré le conseiller à la Sécurité nationale de la Maison-Blanche, John Bolton, sous les applaudissements nourris d'élus d'origine cubaine et d'exilés qui avaient participé au débarquement de la Baie des Cochons, rassemblés à Miami. Washington avait en effet justement choisi le jour anniversaire - le 17 avril 1961 - de cette tentative d'invasion américaine qui s'était soldée par une défaite cinglante, pour faire ces annonces.

L'UE juge la décision «regrettable»

«Ces nouvelles mesures vont aider à maintenir les dollars américains à distance du régime cubain», a insisté John Bolton. Plus tôt, le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, avait annoncé que les États-Unis appliqueraient, à partir du 2 mai, le chapitre III de la loi Helms-Burton, datant de 1996. Suspendue depuis plus de deux décennies par les présidents américains - démocrates comme républicains - pour justement ne pas froisser leurs alliés, cette loi doit permettre, notamment aux exilés cubains, de poursuivre devant les tribunaux fédéraux américains les entreprises qui ont réalisé des gains grâce à des sociétés nationalisées après la révolution de 1959. «C'est une attaque au droit international et à la souveraineté de Cuba et d’États tiers», a réagi le ministre cubain des Affaires étrangères, Bruno Rodriguez.

L'UE, également premier investisseur étranger sur l'île, et le Canada, ont jugé cette décision «regrettable». Elle aura un «impact important» sur leurs entreprises, ont déploré la commissaire européenne au Commerce Cecilia Malmström, la chef de la diplomatie de l'UE Federica Mogherini et la ministre des Affaires étrangères du Canada Chrystia Freeland. Selon le Conseil économique et commercial des États-Unis et de Cuba, les plaintes pourraient possiblement viser les compagnies aériennes américaines Delta, American Airlines et United, des chaînes hôtelières comme Marriott et Accor et d'autres firmes comme Pernod Ricard et Huawei. Le conflit pourrait atterrir devant l'Organisation mondiale du commerce.

(L'essentiel/afp)

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