Au Luxembourg Deux index en deux mois: «Soit j'augmente les prix, soit je ferme»
LUXEMBOURG –L'index est tombé ce mercredi et sera suivi d'un autre assez rapidement. Les entreprises seront-elles capables de les absorber?
- par
- Olivier Loyens

Les petites structures auront davantage de difficultés.
L'inflation continue à être forte, au Luxembourg, et entraîne donc une indexation automatique des salaires, traitements, pensions et allocations familiales. La hausse de 2,5% doit entrer en vigueur dès ce mercredi. Le taux d'inflation annuel s'élève en effet à 4,8% pour le mois de janvier, et franchit donc le seuil déclenchant l'indexation. Outre les salaires et les pensions, la hausse concerne aussi, depuis juin 2022, les allocations familiales qui seront donc aussi en hausse à la même date.
Pour un employé au salaire social minimum, cela représente une hausse de quelque 60 euros pour passer à 2 447,09 euros brut par mois. Un salarié à 3 000 euros par mois gagnera 75 euros mensuels en plus et quelqu'un qui a déjà 8 000 euros de salaire aura droit à une augmentation de 200 euros. Cet index sera suivi d'un autre assez rapidement, puisqu'une nouvelle hausse des salaires est prévue pour le mois d'avril. Il s'agit d'une tranche indiciaire tombée en 2022, qui avait été reportée par la tripartite.
«Maintenir le pouvoir d'achat»
Ce double index à venir est un coup dur pour Ana Torres, gérante de T&A Coiffure (six salariés) à Differdange. «À partir d'aujourd'hui, je vais devoir augmenter le prix de certaines prestations, témoigne-t-elle. La coloration de cheveux coûtera par exemple 1 ou 2 euros de plus. Je n'ai pas le choix, sinon je vais devoir fermer». Ana Torres ajoute que son entreprise doit déjà faire face à une augmentation générale de ses charges, comme les produits de coiffure ou le loyer.
La situation est différente pour la Provençale (1 560 salariés). «L'index représente certes un effort financier. Mais nous parviendrons à l'absorber car notre activité est en croissance», note Georges Eischen, associé-gérant du grossiste alimentaire, dont la masse salariale représente 15% des coûts. Du côté de POST Luxembourg (4 540 salariés) et du groupe CFL (4 710 salariés), l'évolution générale des prix «a été prise en compte» dans les calculs budgétaires prévisionnels pour 2023, «y compris en ce qui concerne les frais de personnel».
Georges Eischen dit se féliciter que les salariés gagnent plus d'argent. «Cela permet de maintenir leur pouvoir d'achat, c'est bon pour la restauration, un secteur dont nous dépendons indirectement». Le responsable souligne également que dans un contexte où les entreprises «peinent à recruter», le système de l'index «garantit l'attractivité du Luxembourg».
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