«Droit d'asile pour Eldin et les autres»
Un collectif d’associations et mouvements de gauche a manifesté lundi devant le ministère des Affaires étrangères pour une approche plus humaine de l’Immigration.
Leur lutte a un nom et un visage, ceux d’Eldin. «C’est un Kosovar mais qui appartient à la minorité serbe musulmane de son pays, et qui donc risque sa vie s’il retourne au Kosovo», affirme Stella, de l’Infoladen, qui a participé avec notamment les Jonk Lénk et les Jonk Gréng à une manifestation de soutien aux sans-papiers, lundi après-midi, place Clairefontaine à Luxembourg.
Eldin risque des exactions de la part de ses compatriotes kosovars, en raison de son appartenance ethnique. Il aurait déjà été victime de violences avant de quitter le Kosovo. Mais comme les risques encourus ne sont pas politiques, il peut être renvoyé en toute quiétude.
«Nous nous demandons comment un homme politique responsable peut faire expulser un homme au péril de sa vie. Le ministre n’a pas démenti ces menaces, donc nous pensons que c’est vrai», s’inquiète Claude Frentz, des Jonk Lénk (jeunes gauches). «Ce cas est flagrant, car il montre que le gouvernement répond à une logique administrative. Nous pensons qu’il faudrait plus de souplesse, et voir chaque cas concrètement».
«Manque de transparence»
Parmi la trentaine de manifestants réunis autour de la place, Philippe Schockweiler, porte-parole des Jonk Gréng (jeunes écolos). Celui-ci dénonce «le manque de transparence» du ministère de l’Immigration.
«Nous avons émis une question parlementaire sur ce sujet voilà plus de 3 semaines, et nous n’avons toujours pas de réponse. Nous risquons de l’avoir après les expulsions», se désole-t-il. «Les ONG et les hommes politiques qui veulent traiter ce dossier sont privés d’information. On ne peut pas vraiment se faire une opinion. Ni contacter ces gens qui risquent de partir bientôt». Lui aussi réclame une approche «au cas par cas» des dossiers de demandeurs d’asile.
D’autres militants se disent quant à eux «fondamentalement opposés à une politique d’expulsion généralisée». Sur leurs banderoles, on pouvait lire «Droit d’asile pour Eldin et les autres», «Liberté de circulation» ou encore «Pas de frontière, pas de nation».
jw/lessentiel.lu