L'essentiel en direct de DohaAmbiance trois étoiles pour un duel de légende
DOHA/LUXEMBOURG – L'essentiel était en direct de Doha, au Qatar, pour vous faire vivre la finale du Mondial Argentine-France. Immersion au cœur d’un match pour l’Histoire.
- par
- Thomas Holzer
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Ambiance trois étoiles pour un duel de légende
Il y avait deux messies sur la pelouse, dimanche soir, mais au bout d’une soirée d’enfer, c’est Léo l’Argentin - auteur d’un doublé - qui a grimpé l’Olympe du football. Non pas que Kylian le Français ait démérité - un triplé en finale plus un tir au but réussi, c’est du jamais vu - mais le lutin l’attendait depuis trop longtemps, ce sacre universel. Vu des tribunes, l’affrontement au sommet a frôlé l’irrationnel. Les « Messi, Messi » entonnés par 50 000 Argentins ont fait trembler l’écrin d’or de Lusail, tandis que les exploits de Mbappé ont fait entrer des Français désabusés dans un état de transe inouï.
Cruel pour le « crack » des Bleus, tout au long de la journée, dans les allées du Souk Wafik à Doha, le numéro 10 argentin avait déjà remporté haut la main son duel de popularité avec son coéquipier du PSG. Presque vingt ans de miracles pèsent lourd, en particulier pour des amateurs de foot du Moyen-Orient et d’Asie du Sud-Est en quête de héros. On ne comptait plus les maillots floqués Messi dans la capitale qatarienne, même si Samir, venu du Koweït avait lui choisi Mbappé et la France car « c’est l’héritier de Zidane ».

D’autres avaient également senti qu’un moment d’histoire allait se jouer: « Vous avez vu l’affiche de légende? Ça valait bien l’aller-retour à 3000 euros », confiait Gauthier, originaire de Lorraine, région frontalière du Luxembourg, avant le match.
À ce moment, le jeune homme n’imaginait pas un tel scénario divin, ni le statut de « perdant magnifique » de Kylian Mbappé, applaudi par l’arène au moment de recevoir son trophée de meilleur buteur du Mondial. Mais le reste de la nuit appartenait à Messi, le vrai, et aux dizaines de milliers d’Argentins qui n’auront d’yeux que pour lui. Pour l’éternité.

En place dans le stade de Lusail, coup d'envoi dans 1h30

Des frontaliers lorrains à Doha pour vivre «une affiche légendaire»
Pour la deuxième fois consécutive, la France se retrouve en finale de la Coupe du monde. Un grand moment pour les frontaliers qui vivent près du Luxembourg.
Originaire de Lorraine, Gauthier s’est déplacé à Doha pour supporter les Bleus et vivre un moment d’histoire. «On a réservé nos places après France-Maroc. Tant pis pour le prix. C’est une affiche légendaire».
Argentine-France, il n’en restera qu’un
À deux pas du souk, où l’ambiance a grimpé de deux ou trois crans, se trouve la Corniche avec sa vue imprenable sur la skyline de Doha. C’est aussi à cet endroit qu’ont été dressés les drapeaux de toutes les équipes qualifiées. Ils ont été retirés au fil des éliminations de chaque nation.
Ce dimanche, seuls les drapeaux de l’Argentine et de la France flottent encore. Pour quelques heures…

À vos pronos
Qui va remporter la finale du Mondial ce dimanche?
L'ambiance monte à Doha à quelques heures du coup d'envoi
«Je viens du Koweït et je supporte Mbappé»
À quelques heures de la finale, c’est au Souk Wakif que bat le cœur du Mondial au Qatar. Ici se regroupent les supporters des deux camps. Au match des chants, les Argentins sortent vainqueurs mais de peu. Avant le début du Mondial, les images des nombreux supporters «locaux» des pays européens et sud-américains avaient suscité l’ironie, notamment en Europe. D’aucuns y voyaient des fans «payés pour mettre l’ambiance». La réalité est plus complexe.

Des personnes de toute la planète, mais surtout du monde arabe, se sont choisi une équipe à supporter. Le jour de la finale, le constat est frappant. «Je suis venu du Koweït, et je supporte Mbappé», dit Samir, vêtu d’un maillot des Bleus. «J’adore l’équipe de France depuis Zidane». Son ami Mohamed, lui, soutenait l’Allemagne avant l’élimination de cette dernière. «Du coup je serai pour la France car il y a beaucoup de joueurs du Bayern».

«54 000 euros dépensés, c’est le match d’une vie»

-5°C au départ le soir à Paris, 20 degrés le matin à Doha. Le dimanche de finale de Coupe du monde débute avec un choc thermique pour les spectateurs venus d’Europe. Des avions spécialement affrétés par des agences sous-traitantes de la FFF (Fédération française de football) ont transporté des centaines de supporters français au Qatar. Dès le départ, tard dans la soirée à l’aéroport de Paris, les chants ont résonné dans le terminal 3.
Après 6h30 de vol et une nuit éprouvante dans l’avion, les fans sont arrivés moins enjoués à Doha. Ils y ont découvert le calme et le sérieux des officiels qatariens dans une ambiance bien plus feutrée qu’au départ.
Qu’importe, l’espoir est bien présent et les supporters ont investi des sommes considérables pour s’offrir le bonheur potentiel d’une victoire finale des Bleus: «Nous sommes venus à 18. On a payé 3 000 euros chacun. C’est le match d’une vie. Même si le coût financier est énorme, on ne regrette pas», témoigne l’un d’entre eux. «C’est parti pour le show», conclut un autre.