Humour anglaisElizabeth II la nouvelle James Bond girl?
L'apparition surprise d'Elizabeth II dans son propre rôle au côté de James Bond, le temps d'un court-métrage, a fait de la souveraine de 86 ans la vedette de la cérémonie d'ouverture des JO de Londres.

Samedi, alors qu'émergeaient les détails du making-off, les déclarations et tweets enflammés saluaient les débuts cinématographiques de la femme-star la plus photographiée au monde, en soixante ans de règne. La reine était «absolument ravie qu'on lui propose de s'impliquer dans quelque chose d'exceptionnel», a assuré un porte-parole du palais de Buckingham. «Ça n'a pas demandé des trésors de persuasion», a renchéri la responsable de la communication pour les JO londoniens, Jackie Brock-Doyle. «C'est une professionnelle», a approuvé Nicolas Brown, le directeur des programmes de fiction à la BBC, chargée d'assurer le spectacle pour le coup d'envoi des Jeux.
«Une seule prise a suffi», a-t-il confié au Daily Telegraph. «C'était extraordinaire d'avoir les deux (la souveraine et Daniel Craig, huitième incarnation de l'agent 007 à l'écran), avec les Corgis en prime». Monthy, Holly et Willow, les trois chiens de sa Majesté, ont eu leur part d'ovations, pour la qualité de leur interprétation en tant que seconds-rôles. La foule était hilare en les voyant dévaler ventre à terre l'escalier d'honneur du palais de Buckingham, ou se rouler de contentement dans les profonds tapis.
Elizabeth II a accepté en 2011 le premier rôle dans «Happy and Glorious». Les séquences dans le hall d'honneur, les galeries et la salle d'audience de sa résidence officielle à Londres, ont été filmées dans le plus grand secret, en mars et avril derniers. Seul le tabloïde Sun a eu vent de l'affaire. Mais son scoop a fait long feu. La reine et James Bond? L'information ne pouvait que relever du poisson d'avril.
«Good evening Mr Bond»
Dans le clip projeté vendredi soir sur les écrans-géants du stade olympique, et retransmis à un milliard de téléspectateurs, la reine prononce en tout et pour tout quatre mots, lèvres pincées: «Good evening Mr Bond», quand l'agent au service secret de Sa Majesté se présente pour l'escorter en hélicoptère jusqu'à la cérémonie d'ouverture. Sur Twitter, l'emballement est immédiat. «Oh. My God! La reine avec James Bond! CA, M. Boyle, c'est du pur génie», pianote le journaliste-vedette Piers Morgan. «C'est un truc de légende!», s'exclame le designer Henry Holland. Elle a «immensément apprécié l'expérience», mais n'est pas montée à bord et n'a pas sauté dans le vide, a cru bon de préciser le palais. L'illusion était parfaite, quand un hélicoptère a survolé le stade et que sont apparues dans le ciel les corolles de deux parachutes aux couleurs de l'Union Jack.
Dans la minute, Elizabeth II apparaissait en chair et en os à la tribune d'honneur, dans un tailleur fleuri couleur pêche, parfaitement raccord avec celui de sa doublure parachutée. «J'ai adoré me déguiser en Queenie», a confié le cascadeur Garry Connery. L'univers de James Bond n'est pas étranger à la souveraine. Elle a assisté aux premières de «Die Another Day» en 2002 et de «Casino Royale» en 2006. Comme si de rien n'était, Elizabeth II a ensuite assumé avec une dignité intacte son rôle éminemment protocolaire. À l'instar de son grand-père en 1908 et de son père en 1948, elle a déclaré ouverts les 3e JO de Londres. La règle du "business as usual" était de rigueur samedi, quand elle a dévoilé une plaque à l'aéroport de la City. Puis encouragé les athlètes britanniques au village olympique. La liste de ses engagements très officiels a des allures de marathon, en cette année de jubilé de diamant.
(L'essentiel Online/AFP)