Tendance «mipster»Elles allient le hijab à la mode hipster
La nouvelle tendance s'appelle «mipster», contraction de «musulmam» et «hipster». Un clip tourné aux États-Unis a suscité de nombreuses réactions.

Tout a commencé avec la mise en ligne, il y a un mois, de la vidéo «Somewhere In America #MIPSTERZ» (ci-dessous), qu'on doit aux producteurs Habib Yazdi et Abbas Rattani. Depuis sa publication, de nombreux Américains débattent du phénomène Mipster, un mot né de la contraction de «musulman» et «hipster».
Cette nouvelle sous-culture serait en pleine émergence aux États-Unis. Le clip met en scène des femmes musulmanes, fières d'arborer le hijab mais vêtues d'habits modernes et «flashy». Certaines font du skateboard, d'autres portent des chaussures à talons multicolores. Ces jeunes filles reflètent un mélange entre tradition islamique et mode de vie hipster. Le tout est accompagné d'une chanson du rappeur new-yorkais Jay Z.
«L'islam est une question d'interprétation»
Tant les milieux conservateurs que progressistes critiquent ce nouveau mouvement. «Les protagonistes sont vulgaires et influencées par les poupées occidentales», estime l'anthropologue Souad Abdul Khabeer. Selon lui, cette vidéo n'est qu'un gros mensonge. Les producteurs affirment vouloir montrer les multiples facettes d'une femme musulmane. Mais pour Souad Abdul Khabeer, le clip se limite à montrer une version américanisée et commercialisée des musulmanes.
Les Mipsters sont soutenues par la journaliste de confession musulmane Yasmine Hafiz. Selon elle, la religion n'est pas forcément en contradiction avec le monde de la mode. Personne n'a le droit de juger si quelqu'un est «assez musulman ou pas», rappelle-t-elle. «L'Islam est une question d'interprétation», explique Yasmine Hafiz.
(L'essentiel/kle/ofu)