Aux États-UnisElon Musk jugé pour outrage à autorité
Le gendarme américain de la Bourse (SEC) reproche au fondateur de Tesla d'avoir multiplié les tweets dont le contenu pouvait tromper les investisseurs.

Elon Musk, le charismatique et fantasque patron de Tesla, est jugé jeudi à New York pour outrage à autorité. Une décision défavorable de la juge en charge du dossier pourrait fragiliser le fondateur et meilleur ambassadeur du constructeur de véhicules électriques.
Le milliardaire, dont les idées ont déjà révolutionné les services de paiements (PayPal), est accusé d'outrage par le gendarme américain de la Bourse (SEC).
Tweets reprochés
Le médiatique entrepreneur, qui s'essaie depuis quelques jours au rap, ne devrait pas être présent à l'heure de l'audience (18h GMT) au tribunal, où il sera représenté par ses avocats, estiment des analystes. Mais si la juge Alison Nathan le condamnait pour outrage, il n'est pas exclu qu'il doive effectuer le déplacement de Los Angeles, où il vit, à New York pour entendre le verdict.
Le bras de fer entre Elon Musk et la SEC est né après un accord à l'amiable conclu entre les deux parties en octobre dernier, à la suite d'un tweet du 7 août de l'entrepreneur assurant disposer des financements appropriés pour sortir Tesla de la cotation en Bourse.
Cette déclaration avait fait flamber l'action et fait perdre beaucoup d'argent à des investisseurs ayant parié sur l'effondrement du groupe, dont la rentabilité demeure fragile plus de 15 ans après sa création. N'étant pas parvenu à apporter les preuves de son affirmation, Elon Musk s'était vu infliger une amende de 20 millions de dollars par la SEC.
«Défier l'autorité»
Le régulateur avait aussi obtenu que toute communication du patron «contenant ou pouvant contenir des informations susceptibles d'affecter Tesla ou ses actionnaires» soit passée en revue par les juristes de l'entreprise, avant d'être publiée.
Selon la SEC, M. Musk n'a pas respecté cette dernière clause de l'accord en tweetant, le 19 février, que Tesla allait produire 500 000 voitures en 2019 quand le groupe ne parlait alors que d'environ 400 000 unités du fait de problèmes de production rencontrés par le Model 3, voiture censée en faire un constructeur de masse.
Liberté d'expression
Rejetant cet argument, les avocats du grand patron font valoir qu'il a respecté les demandes de la SEC en réduisant mensuellement de «près de moitié» en moyenne ses tweets mentionnant Tesla.
Ils accusent à leur tour l'autorité de bafouer la liberté d'expression de M. Musk et estiment que cette action judiciaire est une mesure de représailles à des propos tenus par leur client lors de la célèbre émission de télévision 60 Minutes. «Je veux être clair. Je ne respecte pas la SEC (...) Je ne les respecte pas», avait déclaré à plusieurs reprises Elon Musk lors de cette émission d'enquêtes diffusée en décembre.
(L'essentiel/afp)