Réfugiés ukrainiens«En quatre mois, on a déjà déménagé quatre fois»
LUXEMBOURG - Quatre mois après leur arrivée au Luxembourg, si certains réfugiés ukrainiens sont bien installés dans leur logement, d'autres sont toujours en quête de stabilité.
- par
- Yannis Bouaraba

Après avoir connu différents logements, Irina et Aleksandr sont désormais logés dans une famille d'accueil.
Depuis le début de l'invasion russe en Ukraine, environ 6 000 réfugiés ont été enregistrés à la Direction de l'immigration du ministère des Affaires étrangères et européennes. Et certains Ukrainiens rencontrent des fortunes diverses en matière de logement.
Anna, venue de Dnipro, vit depuis plusieurs semaines avec Magdeleine, une septuagénaire luxembourgeoise installée à Kopstal. «Je suis très chanceuse d'être ici. Je ne m'attendais pas à autant de générosité de sa part. Magdeleine m'a même aidé à trouver un travail» se réjouit la trentenaire, pour qui le séjour au Luxembourg se passe à merveille. «On passe beaucoup de temps ensemble, on s'apprend nos langues» ajoute Anna.
Un cas de parfaite entente comme il en existe beaucoup, même si quelques familles d'accueil ont fait face à certaines difficultés inhérentes à la vie en communauté. «C'étaient des gens très charmants, mais nos rythmes de vie étaient trop différents» confie un couple de quadragénaires, qui a hébergé une famille de trois personnes.
Plus de 2 600 personnes dans les familles d'accueil
«Ils étaient souvent bruyants après 23 heures, alors que nous étions déjà couchés» ajoute la femme qui a souhaité garder l'anonymat. Après trois mois de cohabitation difficile et de quelques conversations, les deux familles ont choisi de se séparer sans faire de vagues.
Selon les données de la Croix-Rouge, 2 607 personnes venues d'Ukraine étaient hébergées dans des logements privés au début du mois de juillet. D'après le ministère des Affaires étrangères et européennes, 1 237 personnes étaient logées dans le réseau des structures étatiques au 5 juillet. Ces structures se décomposent ainsi: une structure de primo-accueil d'urgence (site Tony Rollman au Kirchberg), quatre structures d'hébergement d'urgence, onze structures d'hébergement de protection temporaire.
«On est très reconnaissant»
Parmi eux, Aleksandr, Irina et sa mère regrettent l'instabilité dont ils font l'objet depuis leur arrivée au cours du mois de mars. «On a déjà déménagé quatre fois» clame Aleksandr, originaire de Kiev. Centre de primo-accueil, puis structure d'urgence, hôtel et chambre privative dans un centre de protection temporaire. La famille a quasiment tout connu.
«On est très reconnaissant envers l'État luxembourgeois, qui nous offre un refuge» lance Irina, même s'il ne comprend pas pourquoi ils ont été «baladés» de logement en logement. Son mari, qui apprend le français, veut pouvoir un jour «rendre au Luxembourg ce qu'il leur a donné» ajoute-t-il. Fin juin, après avoir été mis sur une liste d'attente, Aleksandr et sa femme ont pu être relogés par une famille d'accueil. La mère d'Irina, âgée de 70 ans, dispose désormais de sa propre chambre dans une structure de l'ONA.