Mission avec l'OTANEn quoi va consister la mission des soldats luxembourgeois en Roumanie?
LUXEMBOURG – Le ministre de la Défense, François Bausch, et le chef d’État Major, le général Steve Thull, ont décrit dimanche l’objectif du déploiement de soldats luxembourgeois en Roumanie.
- par
- Nicolas Martin
«C’est un grand effort que fait le Luxembourg». Venu au Findel, saluer les troupes sur le départ pour la Roumanie, le ministre de la Défense, François Bausch, avait un ton grave et solennel au moment d’évoquer la mission de l’OTAN, à laquelle l’armée luxembourgeoise va participer. «Avec ce qu’on fait aujourd’hui, on démontre qu’on est solidaires des pays les plus menacés, directement à la frontière du conflit. Mais aussi qu’on est prêts pour défendre les frontières de l’Europe. On doit démontrer, avec les forces déployées tout au long du front Est, que c’est la ligne rouge que personne n’est autorisé à franchir et il est très important que le Luxembourg participe à cette mission», a-t-il poursuivi.
Au total ce sont près de 40 000 hommes issus des armées des pays membres de l’OTAN qui stationnent actuellement dans les pays voisins de l’Ukraine. «C’est de la dissuasion et de la garantie de sécurité, car on ne sait jamais, a poursuivi François Bausch. Même si le conflit ne s’élargit pas en Europe, il peut y avoir des situations critiques et c’est important d’avoir une forte présence militaire européenne à la frontière. Il y a certains risques et il faut démontrer que ce n’est pas toléré».
LUXEMBOURG – Un contingent de 27 soldats luxembourgeois a décollé, dimanche matin du Findel, pour participer à la mission de dissuasion de l’OTAN en Roumanie, aux frontières de la guerre en Ukraine.
«Montrer une présence»
Mais en quoi va exactement consister la mission des Luxembourgeois engagés en Roumanie? Si la première unité compte 27 hommes, ce seront au total près de 150 soldats qui seront déployés à Sibiu durant «un mandat initial» de 28 mois. Jamais le Luxembourg n’avait engagé un tel contingent dans une mission de l’OTAN. Il faut même remonter aux années 1990 pour trouver trace d’un tel déploiement à l'étranger de l’armée du Grand-Duché. C’était en ex-Yougoslavie, sous l’égide les Nations Unies.
«Quand on déploie 27 personnes, c’est en général trois fois plus de personnes qui sont en train de s’entraîner ou qui travaillent dans le cadre de ce déploiement», ajoute le chef d’État Major de l’armée, le général Steve Thull, qui explique la mission: «Il s’agit de contribuer à dissuader tout ennemi potentiel de mettre les pieds en Roumanie, en montrant une présence, le fait qu’on est aguerris et capables d’exercer le métier, le cas échéant. Ils vont s’entraîner là-bas et comme 27 Luxembourgeois ne peuvent défendre à eux seuls un grand territoire, ils sont intégrés dans des unités de l’OTAN. Il y a des camps d’entraînement. Ils vont faire des tirs, des exercices avec leurs collègues néerlandais, français… et démontrer qu’ils sont prêts, le cas échéant», précisait le général.

Une préparation depuis des mois
Les soldats, eux, se sont préparés depuis des mois à cette mission. «Il y a une préparation normale et certains entraînements spécifiques au déploiement. Dans le peloton, certains sont chauffeurs, tireurs de bord, d’autres ont le commandement de certains véhicules. Certains ont des fonctions spécifiques mais chacun est militaire, et au sein de la mission de l’OTAN, on fait tous le même travail, celui de dissuasion», explique, Tom, le lieutenant qui commandera l’unité.
Les soldats ont été briefés sur la Roumanie autant au niveau culturel que géographique. «C’est un pays fier de pouvoir nous accueillir pour cette mission. On est un bloc, une OTAN et ils sont heureux de nous recevoir». Les hommes resteront quatre mois loin de leur famille et y ont été préparés. «Il y a un support de l’armée, des séances d’information pour préparer non seulement le militaire mais aussi la famille. L’approche face au départ est très humaine. Et on est heureux de pouvoir partir mettre en œuvre, en pratique, notre entraînement, dans un contexte international, avec des partenaires». Grand avantage, presque tous les soldats luxembourgeois jonglent entre quatre langues.