EmploiEncore un pays proche tenté par la semaine de 4 jours
LUXEMBOURG/LONDRES – Un test à grande échelle de la semaine de quatre jours au Royaume-Uni, réalisé entre juin et décembre 2022, a largement convaincu les entreprises qui l'ont expérimentée. Un débat qui est également animé au Luxembourg.

Les expériences menées sur la semaine de quatre jours sont plutôt positives.
Plus de 60 entreprises ont participé à cette expérience qui a permis à près de 3 000 salariés de travailler un jour de moins par semaine tout en conservant le même salaire. Le test était organisé par l'association 4 Day Week Global, avec notamment les universités de Cambridge et Boston College.
Les résultats «montrent que presque toutes les entreprises poursuivront la semaine de 4 jours après l'essai», avec notamment plus de neuf sur dix qui se disent certaines de continuer, selon un communiqué. Seules 4% des compagnies se disent certaines d'arrêter.
Les salariés «arrivent au travail au début de la semaine le lundi après avoir eu trois jours de repos, beaucoup plus positifs et avec beaucoup plus d'énergie», a-t-il poursuivi, évoquant une expérience «très, très positive», a raconté à l'AFP Nathan Jenkinson, directeur client chez Tyler Grange, une société de conseil en questions environnementales, qui a désormais définitivement adopté la semaine de quatre jours.
Le chiffre d'affaires de l'entreprise a très légèrement augmenté pendant l'essai (+2%), l'absentéisme a chuté de 66% et le nombre de candidatures a augmenté de 88%. De manière générale, l'étude révèle que les entreprises n'ont pas été pénalisées par ces semaines allégées.
Le Luxembourg aussi y réfléchit
Les expérimentations de la semaine de quatre jours se sont multipliées récemment en Europe, mais aussi aux États-Unis et au Canada ou encore en Australie et en Nouvelle-Zélande. Au Luxembourg, l'idée de la semaine de quatre jours séduit certains élus LSAP, dans le contexte du débat sur le réduction du temps de travail.
Cela permet d'assurer «un meilleur équilibre entre vie privée et vie professionnelle», mais également d'offrir des perspectives aux travailleurs «qui ne peuvent pas s'attendre à beaucoup d'augmentation de salaires dans les années à venir», avait indiqué à L'essentiel le député socialiste Dan Kersch.
Du côté du patronat, on craint une baisse de l'attractivité économique du Luxembourg et des coûts trop importants.
Parmi les lecteurs de L'essentiel (ndlr: échantillon non représentatif), 30% des sondés pensent que la semaine de 4 jours est «une solution». «Cela peut permettre de passer à quatre fois neuf heures et donc une journée ‘’off’’ qui peut être intéressante», glisse un lecteur.