Equité transfrontalière: 35 euros investis par an et par frontalier français, c'est «faible» et «injuste»

Publié

Équité transfrontalière35 euros investis par an et par frontalier français, c'est «faible» et «injuste»

METZ/LUXEMBOURG – Le président de l'association «Au-Delà des Frontières» et ex-maire de Metz, Dominique Gros, interpelle les candidats aux élections législatives luxembourgeoises sur la question frontalière.

Marion Chevrier
par
Marion Chevrier
20170420 ,AR, Rumelange, frontière ,France-Luxembourg, © Alain Rischard / Editpress

Plus de 120 000 frontaliers français franchissent quotidiennement la frontière.

Editpress

«Des propositions concrètes d’amélioration, à hauteur de la proportion considérable de richesses qu'ils (NDLR: les frontaliers français) produisent au Luxembourg»: voilà ce que réclame aujourd'hui l'association «Au-delà des frontières» présidée par l'ancien maire de Metz, Dominique Gros. Créée en 2020, elle regroupe politiques et chercheurs de la Grande Région œuvrant pour une meilleure équité transfrontalière, et surtout un «juste partage de la fiscalité et des charges».

C'est donc tout naturellement que Dominique Gros a interpellé les candidats aux prochaines législatives grand-ducales sur cette question. Il a notamment souligné que «21 millions d'euros seulement ont été réellement dépensés par le Luxembourg ''sur des projets d’intérêt commun'' en cinq ans, ce qui correspond en moyenne à 35 euros par an et par frontalier habitant en France». Loin, selon lui, des 12 milliards d'euros d'impôts, taxes et contributions versés par ces mêmes frontaliers français sur la même période.

«Paradoxal» et «injuste»

Un «niveau d'engagement si faible» qu'il est «impossible de mettre en œuvre des progrès tangibles au bénéfice de la qualité de vie des frontaliers». «Paradoxal» et «injuste» alors que «le niveau de dépendance de l’économie luxembourgeoise aux frontaliers venant de France est de plus en plus grand» et qu'ils «contribuent à l’élévation du niveau de vie des résidents luxembourgeois».

L'association invite le Luxembourg à imiter ce qui existe entre la France et le canton de Genève, qui offre des compensations aux communes de résidence des frontaliers. «Grâce à ce dispositif simple et efficace, le montant des investissements des dix communes du franco-genevois accueillant le plus grand nombre de frontaliers a été supérieur de 25% à 45% à celui des communes lorraines comparables». Et de conclure que «l’avenir du Luxembourg ne [pouvait] à l’évidence se concevoir sans un investissement proportionné dans les territoires qu’il a métropolisés au-delà de ses frontières».

Ton opinion

66 commentaires