Élections en TurquieErdogan prend une gifle à Istanbul et Ankara
Le président Recep Tayyip Erdogan a essuyé lundi un camouflet sans précédent avec la perte par son parti des villes d'Ankara et Istanbul lors des élections municipales de dimanche.

L'implication massive de Recep Tayyip Erdogan à Istanbul n'a peut-être pas suffi.
Le chef de l’État turc s'était jeté à corps perdu dans la campagne pour ces élections, enchaînant une centaine de meetings à travers le pays et faisant du scrutin un plébiscite sur sa personne en pleine tempête économique.
S'il a maintenu une fine majorité à l'échelle nationale, des résultats partiels donnent l'opposition gagnante à Istanbul et Ankara, les deux principales villes du pays, que l'AKP et ses prédécesseurs islamistes contrôlaient depuis 25 ans.
À Istanbul, la course est extrêmement serrée, au point que les deux candidats se sont déclarés vainqueur dimanche soir.
Le candidat de l'opposition en tête
Mais le président du Haut-comité électoral (YSK), Sadi Güven, a déclaré lundi que les résultats partiels montraient le candidat de l'opposition à Istanbul, Ekrem Imamoglu, en tête, avec près de 28 000 voix d'avance.
M. Güven a toutefois souligné que des recours étaient en cours d'examen pour un peu plus de 80 urnes.
«J'espère que nous aurons des résultats finaux rapidement et que nous pourrons nous remettre au travail», a réagi M. Imamoglu lundi, promettant de diriger Istanbul en toute transparence.
À la mi-journée lundi, il avait déjà changé sa biographie sur Twitter, en se présentant comme «maire du Grand Istanbul».
Des recours vont être effectués
Quelle que soit l'issue de la bataille d'Istanbul, cœur économique et démographique du pays, M. Erdogan a déjà essuyé un revers cinglant avec la perte de la capitale.
Selon des résultats encore partiels publiés par l'agence étatique Anadolu, le candidat de l'opposition, Mansur Yavas, était en tête avec 50,90% des voix, contre 47,06% pour celui de la majorité, Mehmet Özhaseki.
Signe toutefois qu'il ne laissera pas lui échapper les deux principales villes du pays sans coup férir, l'AKP a annoncé dans la nuit de dimanche à lundi qu'il déposerait des recours pour réexaminer la validité de dizaines de milliers de bulletins considérés comme nuls.
Le président Erdogan a préféré dans la nuit de dimanche à lundi se concentrer sur la victoire à l'échelle nationale, la coalition formée par l'AKP et les ultranationalistes du MHP remportant 51,67% des scrutins selon les résultats partiels.
(L'essentiel/afp)