Première au LuxembourgEsch-sur-Alzette veut pouvoir mieux affronter les «cataclysmes imprévisibles»
ESCH-SUR-ALZETTE – Face à «des défis de plus en plus conséquents», la ville du sud a présenté vendredi un «plan de résilience», premier du genre au Luxembourg. Qu'est-ce que cela signifie?
- par
- Nicolas Chauty

Comment une ville peut-elle améliorer sa capacité de réaction lorsqu'une crise survient? Des aléas climatiques aux faits divers, en passant par des épidémies, comment mieux anticiper et gérer chaque événement? En adoptant par exemple un «plan de résilience», stratégie qui fait son chemin dans de nombreux rapports internationaux ces dernières années. Nueil-les-Aubiers et ses 5 000 habitants, en France, ou à une autre échelle Rotterdam aux Pays-Bas et Veije au Danemark se sont lancées dernièrement. Vendredi, c'est la ville d'Esch-sur-Alzette, première à le faire au Luxembourg, qui a présenté son plan de résilience en conseil communal.
Mais c'est quoi, concrètement? «Se préparer à l'inattendu», répondent les élus de la ville du sud. Mais encore? «Le plan constitue la capacité de la ville résiliente de récupérer rapidement d’un événement et de continuer à fonctionner normalement, vite après une crise». Et le bourgmestre, George Mischo, d'aller encore plus loin: «Un tel plan signifie prendre ses responsabilités pour les citoyens afin de leur garantir un maximum de sécurité dans leur vie».
Des échanges avec Kiev
En soi, un «plan de résilience» est un renforcement en tous points de l'existant. Dans le cas d'Esch-sur-Alzette, on promet «une collaboration renforcée des services informatique, industriel, écologique, des travaux municipaux et du développement urbain». Avec en ligne de mire une meilleure prévention «des défis de plus en plus conséquents», comme les catastrophes naturelles, pannes, «et autres cataclysmes imprévisibles».
Pour élaborer son plan, Esch a défini douze actions «avant, pendant et après une crise». Tout commence par l'identification et la documentation des dangers, des risques et de leurs conséquences pour la Ville. En fonction, «actualiser les consignes de sécurité» et «installer un système d'alerte prémonitoire». Pendant la crise, Esch-sur-Alzette veut pouvoir mieux «estimer le budget requis», accélérer le processus d'intervention et les mesures d'urgence, pour «protéger les gens». Au sortir d'une crise, le plan de résilience donnerait les outils pour un «entraînement régulier aux mesures d'urgence» pour le personnel de la Ville, et renforcerait les moyens grâce à une évaluation et au partage d'expérience avec d'autres villes concernées.
Pour y parvenir, chaque service de la ville a élaboré son propre plan à l'automne dernier. Désormais, un responsable doit être nommé pour piloter la démarche à l'échelle de la Ville. Des échanges ont également lieu avec Kiev et Stryi, villes d'Ukraine touchées par la guerre.
