Réseaux sociauxFacebook a payé des jeunes pour les épier
Le réseau social a versé 20 dollars par mois à des utilisateurs pour qu'ils installent une app permettant d'analyser toutes leurs activités sur smartphone.

Facebook est encore au centre d'une polémique.
Les projecteurs se braquent une nouvelle fois sur l'approche controversée de Facebook en matière de respect de la vie privée de ses utilisateurs. À la suite d'une enquête de TechCrunch, le réseau social dirigé par Mark Zuckerberg a annoncé le retrait de son app Research sur iOS. Le site spécialisé a révélé que, depuis 2016, dans le cadre de son programme Atlas, Facebook a rémunéré secrètement des utilisateurs âgés entre 13 et 35 ans, 20 dollars par mois pour qu'ils l'installent sur leur smartphone. Le service de VPN (réseau privé virtuel) permettait au géant californien d'accéder à toutes leurs activités sur mobile en analysant leur trafic Internet à des fins d'étude de marché.
Facebook Research, encore disponible sur Android, est similaire à l'app Onavo. Cette dernière, rachetée en 2014 par Facebook pour 120 millions de dollars, a été bannie de l'App Store par Apple en juin dernier pour violation de sa politique de confidentialité et supprimée deux mois plus tard. Elle permettait aux utilisateurs de réduire leur consommation de données mobiles, mais donnait également à Facebook des informations sur les apps qu'ils utilisaient. D'après BuzzFeed News, Onavo a notamment permis au géant des réseaux sociaux de savoir que les utilisateurs envoyaient deux fois plus de messages par jour via WhatsApp que via Facebook Messenger. Cela a justifié le rachat de la populaire app de messagerie instantanée par Facebook, en 2014, pour 19 milliards de dollars.
Une app expérimentale
Facebook Research se voulait une app expérimentale disponible non pas par le service de distribution d'Apple, Testflight, mais trois autres canaux de test bêta: BetaBound, uTest et Applause. Selon TechCrunch, Facebook demandait également aux utilisateurs de l'app Research d'effectuer une capture d'écran de leur page d'historique de commandes sur Amazon.
«Comme beaucoup d'entreprises, nous invitons les gens à participer à des recherches qui nous aident à identifier les choses que nous pouvons améliorer. Comme cette recherche vise à aider Facebook à comprendre comment les gens utilisent leurs appareils mobiles, nous avons diffusé de nombreuses informations sur le type de données que nous collectons et comment les utilisateurs peuvent participer. Nous ne partageons pas ces informations avec des tiers et les gens peuvent arrêter de participer à tout moment», avait précisé un porte-parole de Facebook à Business Insider, avant son annonce de retirer l'app. La plateforme a aussi précisé que moins de 5% des participants étaient des ados et qu'ils avaient l'accord de leurs parents.
(L'essentiel/man)