Procès HeaulmeHenri Leclaire clame de nouveau son innocence
MONTIGNY-LES-METZ/VERSAILLES - L'ancien manutentionnaire, un temps accusé du double meurtre de Montigny-lès-Metz, a de nouveau indiqué y être étranger, jeudi, lors du procès.

Le nom de Henri Leclaire est revenu à plusieurs moments dans l'affaire du double meurtre de Montigny-les-Metz.
Son nom a fait des allers et retours dans la procédure depuis 1986: Henri Leclaire a répété jeudi qu'il n'avait «rien à faire» dans l'affaire des meurtres de deux enfants à Montigny-lès-Metz, pour lesquels Francis Heaulme est rejugé en appel à Versailles. «Je dis simplement qu'on m'a mis en cause dans cette affaire, que j'avais rien à y faire, que je suis innocent et que je n'ai pas tué les enfants», a déclaré M. Leclaire.
À 70 ans, il est entendu comme témoin au cours du sixième procès dans ce dossier. À l'époque, il travaillait dans une papeterie voisine du talus SNCF où ont été retrouvés morts Cyril Beckrich et Alexandre Beining, 8 ans, tués à coups de pierre, le 28 septembre 1986. Peu après les faits, il est passé aux aveux, avant de se rétracter. L'enquête l'a rapidement mis hors de cause, avant de s'orienter vers Patrick Dils, qui sera condamné en 1989 puis innocenté en 2002.
Témoignage indirect
Ces aveux, il les a fait «sous pression», a-t-il dit jeudi, au cours d'une déposition en visioconférence. Il a nié être passé ce dimanche-là en scooter à proximité des lieux, après l'avoir reconnu dans le passé. Francis Heaulme, condamné pour neuf meurtres, a cité deux fois le nom d'Henri Leclaire dans des interrogatoires, le dépeignant comme complice d'un autre meurtre, puis comme l'auteur du double meurtre de Montigny-lès-Metz. Jeudi, il a confirmé qu'il ne le connaissait pas à l'époque. C'étaient «des conneries», a-t-il dit: «Je savais pas quoi raconter, il y avait de la pression».
Le premier procès de M. Heaulme dans cette affaire, en 2014, avait été renvoyé à cause de nouveaux témoignages concernant M. Leclaire. C'est notamment celui de Marie-Christine Blindauer qui avait entraîné l'ouverture d'un supplément d'information. Cette clerc de notaire a de nouveau raconté à la barre comment M. Leclaire lui a dit, fin 2012, avoir «coursé les enfants» parce qu'ils gênaient son travail. M. Leclaire a reconnu avoir parlé «de l'affaire» avec elle, mais elle a «dû mal interpréter», a-t-il estimé. Renvoyé dans un premier temps aux assises, l'ex-manutentionnaire a bénéficié d'un non-lieu en 2016, la justice ne considérant pas ces nouveaux éléments comme probants. En 2017, la Cour de cassation l'a définitivement mis hors de cause.
(L'essentiel/afp)