Bande dessinée – Hermann «n'arrête jamais de dessiner des BD»

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Bande dessinéeHermann «n'arrête jamais de dessiner des BD»

Pour le 35e tome de la série qu'il a créée en 1977, le dessinateur belge Hermann s'intéresse à la jeunesse de Kurdy Malloy.

Depuis 40 ans, Hermann imagine ainsi la vie de ses deux héros dans un monde anéanti par la folie des hommes.

Depuis 40 ans, Hermann imagine ainsi la vie de ses deux héros dans un monde anéanti par la folie des hommes.

À 79 ans, Hermann a su rester le jeune homme qui se nourrit des histoires qu'il raconte et dessine à merveille. «Raconter des histoires par le dessin? Mon pauvre ami, ce n’est pas un métier!», lui avait pourtant dit le directeur d'une de ces académies des beaux-arts qui fleurissaient à Bruxelles quand il était jeune. Passionné et têtu, ce Liégeois d'origine n'a pas écouté. Même si son premier projet de BD est rejeté par Goscinny et le magazine «Pilote», il insiste. Viendront «Bernard Prince» et «Comanche» chez Tintin, avec Greg au scénario, puis «Jugurtha» avec Vernal et «Nic» avec Morphée dans «Spirou». Quand il quitte Greg, c'est pour écrire et dessiner. Ce sera «Jeremiah» en 1977, puis les «Tours de Bois-Maury» en 1982.

«Je voulais voler de mes propres ailes. Pour "Jeremiah", je me suis inspiré de "Ravages", de Barjavel, dont je n'aimais pas la fin, pour imaginer ce duo composé d'un gars cool et d'une crapule mais pas trop». Jeremiah et Kurdy Malloy sont en perpétuelle errance sur des terres dévastées, confrontés à d’autres survivants qui reproduisent à l’identique tous les travers qui ont déjà conduit la planète à sa destruction. «Jeremiah le réfléchi et Kurdy la tête brûlée ont l’art de mettre les pieds là où il ne faut pas. Dans la vie, je suis plutôt Jeremiah, mais j'aime bien le personnage de Kurdy».

Depuis 40 ans, Hermann imagine ainsi la vie de ses deux héros dans un monde anéanti par la folie des hommes, où c’est la loi du plus fort qui prédomine. «Tant que je ne serai pas dans la répétition, je continuerai à faire "Jeremiah". C'est que je n'aime pas jeter l'éponge». Dans le tome 35, «Kurdy Malloy et Mama Olga», Hermann nous emmène quelque part dans les herbes de la pampa, où un Kurdy adolescent essaye de s’infiltrer dans un camp de rééducation pour en extraire son compagnon Chorizo.

«Quand je commence une histoire, j'en ai le début. Et j'imagine la suite au fur et à mesure. C'est une route avec des chemins possibles. Et à un moment, se dessine la fin». À sa table quasi sept jours sur sept, il avoue ne jamais s'arrêter de dessiner. Il a fini le tome 2 de «Duke» sur un scénario de son fils Yves H. et il est déjà au travail sur le Jeremiah 36. Artiste inspiré et inspirant, ainsi va le grand maître Hermann auteur de plus de 60 albums.

• «Jeremiah T. 35 - Kurdy Malloy et Mama Olga». Hermann. Dupuis.

(Denis Berche/L'essentiel)

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