Il disait pouvoir soigner le cancer, le sida et l’autisme

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Faux médecin britanniqueIl disait pouvoir soigner le cancer, le sida et l’autisme

Un Britannique avait ouvert, en Suisse, une structure où étaient administrés des traitements à l’hygiène et l’efficacité douteuses. Attendu jeudi par la justice du pays, il ne s'est pas présenté.

L’accusé prétendait que son médicament pouvait soigner de nombreuses maladies (photo d’illustration).

L’accusé prétendait que son médicament pouvait soigner de nombreuses maladies (photo d’illustration).

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Jeudi, une affaire totalement hors normes devait être jugée au Tribunal de Montbenon, en Suisse. L’accusé, un businessman anglais, aurait reçu et traité plus de soixante patients, y compris des enfants, dans une clinique clandestine, entre les années 2014 et 2015. Le septuagénaire prétendait avoir développé un médicament miracle, le GcMaf, dans ses laboratoires au Royaume-Uni. Le produit pouvait soi-disant soigner toutes sortes de maladies, parmi lesquelles le cancer, le sida ou encore l’autisme.

«Administré sous forme de suppositoires, de nébulisations ou encore d’injections, le traitement était facturé entre 3 000 et 6 000 euros par semaine, selon les moyens des patients», indique le Ministère public, dans son acte d’accusation. Le médicament, au-delà d’une efficacité jamais démontrée, était fabriqué dans des conditions d’hygiène lamentables. Ainsi, le produit comportait des traces de peau humaine, de transpiration et de sang.

De plus, il contenait du plasma sanguin, produit uniquement à des fins de recherche, qui n’aurait jamais dû être administré à des êtres humains. Et, pour ne rien arranger, les produits étaient importés en Suisse illégalement, dans de simples thermos achetés dans le commerce.

Il était contre la chimiothérapie

Assurant à ses patients atteints de cancer que le traitement allait renforcer leur système immunitaire, le Britannique les poussait aussi à renoncer à toute chimiothérapie. Au moins deux d’entre eux sont décédés peu après avoir fréquenté la fausse clinique. À noter toutefois que tous les clients étaient des anglophones.

Le prévenu ne s’est toutefois pas présenté devant le juge. Son procès a dès lors été renvoyé à une date encore indéterminée. «Il aurait fait un AVC, mais nous n’avons reçu aucun certificat médical de sa part», explique le président du tribunal. Par ailleurs, il a déjà été condamné à 15 mois de prison par une Cour londonienne pour fabrication et vente d’un médicament non autorisé, et à 4 ans de prison par les autorités françaises pour les mêmes raisons.

(Xavier Fernandez)

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