Arrêté au Bangladesh – Il était une «légende» pour avoir tué des tigres

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Arrêté au BangladeshIl était une «légende» pour avoir tué des tigres

Au Bangladesh, la police a arrêté un braconnier recherché depuis près de 20 ans dans le sud du pays, où il aurait tué environ 70 tigres du Bengale, une espèce menacée.

En 2019, il ne restait plus que 114 tigres du Bengale dans les Sunderbans, vaste région située au sud du Bangladesh.

En 2019, il ne restait plus que 114 tigres du Bengale dans les Sunderbans, vaste région située au sud du Bangladesh.

AFP – Bangladesh Forest Department

Habib Talukder faisait figure de «légende» dans le sud du Bangladesh, pour une raison peu reluisante: il aurait tué près de 70 tigres du Bengale. Or, l’espèce est protégée. Le braconnier quinquagénaire, surnommé «Bagh Shikari» (chasseur de tigres), vient d’être arrêté par la police, après avoir «joué à cache-cache» pendant une vingtaine d’années. Il a été «difficile» à attraper, car il vivait en lisière d’une forêt dans laquelle il s’enfuyait à chaque fois que les forces de l’ordre faisaient une descente, a précisé, lundi, le chef de la police locale, Saidur Rahman.

«Nous essayions de le coincer depuis longtemps. Un tuyau nous a finalement permis d’y parvenir et de l’envoyer en prison», s’est félicité l’officier.

Peau, os, chair à prix d’or

Il avait élu pour terrain de chasse les mangroves des Sunderbans, dans le sud du pays, qui s’étendent sur 10 000 km, de l’Inde au Bangladesh, et abritent l’une des plus grandes populations de tigres du Bengale au monde.

Le braconnier avait entamé sa carrière en collectant du miel dans la forêt, avant de chasser le grand félin dont la peau, les os et même la chair se vendent à prix d’or au marché noir. «Nous le respectons autant que nous avons peur de lui», admet Abdus Salam, quêteur de miel. «C’est un homme dangereux, capable de se battre tout seul avec Mama (le tigre) dans la forêt.»

114 tigres du Bengale en 2019

Le Département des forêts du Bangladesh ne comptait plus que 106 tigres du Bengale en 2015, contre 440 spécimens en 2004. En 2019, la population avait augmenté à 114 individus, grâce à une vive répression du braconnage et du banditisme dans cette région.

Pour le conservateur régional des forêts, Mainuddin Khan, la nouvelle de l’arrestation de ce criminel est un «soulagement». «Il nous donnait de sérieux maux de tête», a-t-il confié, «il représentait une grande menace pour la biodiversité de la forêt».

(L'essentiel/afp)

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