Impôts au LuxembourgIl faudra d’autres logiciels et des hommes
LUXEMBOURG - Pour saisir les difficultés des administrations à se projeter vers une autre fiscalité, des experts répondent.

Avant de modifier les impôts au Luxembourg, la future coalition veut savoir où elle met les pieds.
La sortie du député vert Félix Braz en a surpris plus d’un. Les administrations en charge des impôts directs et indirects ne seraient pas en capacité de réaliser des projections fiables sur les conséquences qu’auraient d’éventuelles hausses ou baisses d’impôts. Mais pour Wim Piot, associé et tax leader chez PwC, cela n’a rien d’étonnant. «Ces administrations ne sont pas suffisamment développées au niveau des projections et statistiques. Elles manquent aussi de statisticiens», estime-t-il.
D’ailleurs, le cabinet d’audit et de conseils ne serait pas plus à même de remplir cette mission délicate. «Nous pourrions le faire mais à condition d’être pris comme consultant et d’obtenir les bases de données statistiques avec les entreprises et les impôts qu’elles paient», poursuit-il. Pour le directeur de l’Administration des contributions directes, Guy Heintz, la difficulté de ces projections ne tient pas tant à la taxation des personnes physiques. «Nous pouvons faire les calculs sur base de nos fichiers et des données du Statec», assure-t-il.
Les principaux obstacles sont ailleurs, au niveau des entreprises. «Certes, certains calculs sont possibles mais avec quelles conséquences économiques, c’est difficile à prédire. Le problème se pose surtout pour les entreprises internationales qui s’implantent chez nous car le climat est plus favorable», détaille Guy Heintz. Pour lui, ses services auront besoin de nouveaux logiciels plus pointus et de ressources humaines.
Patrick Théry