Virus au LuxembourgIl reste «beaucoup de marge dans les hôpitaux»
LUXEMBOURG – Un virologue du Laboratoire national de santé décrypte les causes et les risques du récent rebond de l’épidémie de Covid-19 au Luxembourg.

Malgré la reprise du nombre de cas d'infection, la situation n'est pas tendue dans les hôpitaux.
Après une nette accalmie, un redémarrage de l’épidémie de Covid-19 a été constaté début juillet, a remarqué Trung Nguyen, responsable du service virologie au Laboratoire national de santé (LNS). «Il n’y avait quasiment plus d’infection mi-juin, puis nous avons observé un rebond avec la fête nationale, qui a généré quelques clusters. Nous assistons désormais à une stabilisation depuis environ une semaine», détaille-t-il.
Le scientifique ne voit pas de raison de s’alarmer de la situation: «Nous sommes mieux préparés qu’au début de l’épidémie, nous avons davantage d’armes». Le CovidCheck serait un bon outil pour «limiter la propagation du virus, même s’il ne peut pas la bloquer». Le Luxembourg est confronté comme certains pays européens «à l’augmentation du nombre de cas positifs, mais nos hôpitaux ont encore beaucoup de marge, avec seulement 4% des capacités utilisées dans les services de soins intensifs», développe-t-il.
Danger de nouvelles mutations
Trung Nguyen met en avant «la grande efficacité de la vaccination». Il constate que les anticorps fonctionnent «également sur les variants, même s’il existe des sensibilités réduites». Le variant Delta a d’ailleurs «commencé à reculer». L’enjeu, selon le virologue, est maintenant de vacciner «la tranche des 20-40 ans», insuffisamment immunisée. Or, «ce sont les jeunes, plus actifs socialement, qui se contaminent en participant à des activités collectives et font circuler le virus». Les moins de 40 ans représentent maintenant «environ 80% des nouvelles contaminations».
Ces personnes, peu vulnérables, sont moins à même de développer une forme grave du virus et d’encombrer les hôpitaux, mais peuvent développer le Covid long, qui reste invalidant pour la vie quotidienne. Surtout, le principal danger sanitaire vient de l’arrivée de nouvelles mutations, qui pourraient résister au vaccin et revenir contaminer les personnes immunisées. «Chaque nouvelle infection est un risque de mutation», explique Trung Nguyen.
(Joseph Gaulier/L'essentiel)