Peine de mortIl va être exécuté pour le meurtre d'une ado de 16 ans
Alors que le président Donald Trump doit passer la main à Joe Biden, son administration poursuit les exécutions. Orlando Hall doit être mis à mort jeudi soir.

L’administration de Donald Trump a prévu trois exécutions jusqu’à la fin de l’année.
Les États-Unis doivent procéder jeudi à leur huitième exécution fédérale depuis la reprise cet été d’une pratique mise en sommeil pendant 17 ans, et à laquelle le président élu Joe Biden est opposé. Alors que les États américains ont quasi tous renoncé à appliquer la peine capitale depuis le début de la pandémie, le gouvernement de Donald Trump a au contraire procédé à un nombre inégalé d’exécutions: sept depuis juillet, contre trois au cours des 45 dernières années.
Malgré la défaite du républicain à la présidentielle du 3 novembre, son administration a maintenu l’exécution jeudi soir d’Orlando Hall au pénitencier fédéral de Terre-Haute, dans l’Indiana.
«Disparités raciales»
Cet Afro-Américain de 49 ans a été condamné en 1995 par un jury entièrement blanc à la peine de mort pour le viol et le meurtre d’une adolescente de 16 ans qu’il avait battue et enterrée vivante, avec des complices, dans le cadre d’un règlement de compte.
«M. Hall n’a jamais nié le rôle qu’il a joué dans la mort tragique de Lisa Rene, mais le jury qui l’a condamné ne savait rien» des traumatismes subis dans son enfance, ont estimé ses avocats Marcia Widder et Robert Owen, qui dénoncent également des «préjugés racistes» lors du procès.
Selon eux, son dossier «reflète les disparités raciales troublantes en matière de peine capitale aux États-Unis», où 45% des condamnés à mort sont Afro-Américains, alors qu’ils ne représentent que 13% de la population globale.
Ultime recours
Aux États-Unis, la plupart des crimes sont jugés au niveau des États, mais le calvaire de Lisa Rene s’est déroulé entre le Texas et l’Arkansas, ce qui explique l’implication de la justice fédérale. À l’approche de la date fixée pour son exécution, Orlando Hall a adressé un ultime recours à la Cour suprême des États-Unis pour contester le protocole retenu: une injection de pentobarbital, une substance accusée de causer d’affreuses souffrances.
Si la Cour refuse de lui accorder un sursis, il deviendra le premier condamné en 131 ans mis à mort par un gouvernement de «canards boiteux», selon le terme qui désigne des élus en fin de mandat défaits dans les urnes, a relevé le Centre d’information sur la peine de mort.
Exécution d’une femme
Pour la première fois en près de 70 ans, le gouvernement fédéral avait également prévu d’exécuter une femme, Lisa Montgomery, le 8 décembre. Mais un juge a estimé jeudi qu’elle ne pouvait pas être tuée en 2020 car ses avocats ont contracté le Covid-19, ce qui les empêche de préparer une demande de clémence. Les États-Unis prévoient aussi d’exécuter Brandon Bernard le 10 décembre.
Soulignant le risque d’erreurs dans l’application de la peine de mort, le démocrate Joe Biden, qui doit prendre ses fonctions le 20 janvier, a promis de travailler avec le Congrès pour faire adopter une loi éliminant la peine de mort au niveau fédéral.
(L'essentiel/afp)