République tchèque – Il veut éliminer son ministre à la Kalachnikov

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République tchèqueIl veut éliminer son ministre à la Kalachnikov

La classe politique tchèque était en émoi, mardi, après les propos du président Milos Zeman sur l'idée de supprimer le Premier ministre de la vie politique... à la Kalachnikov.

Milos Zeman n'est plus vraiment en phase avec son Premier ministre.

Milos Zeman n'est plus vraiment en phase avec son Premier ministre.

AFP

MM. Zeman et Sobotka sont tous les deux de gauche, mais leurs relations se sont tendues en raisons de la crise migratoire: le président est violemment opposé à l'accueil de réfugiés, contrairement au chef du gouvernement. Interrogé lundi en public sur la façon dont M. Sobotka pourrait être écarté, M. Zeman, coutumier des déclarations provocantes, a dit qu'il «n'y avait qu'une option démocratique: les élections». «L'option non-démocratique est la Kalachnikov», a ajouté le chef de l'État septuagénaire, premier président tchèque élu au suffrage direct, évoquant le célèbre fusil d'assaut soviétique.

«J'espère que c'était une plaisanterie, car c'est dégoutant», a dit Vojtech Filip, chef du parti communiste (opposition), selon les médias locaux. L'eurodéputé Pavel Svoboda est allé plus loin. Faisant allusion aux apparitions publiques de M. Zeman après avoir bu, il a tweeté une photo de Rambo tenant une Kalachnikov, en y ajoutant une légende: «Le président sera-t-il capable de tenir la Kalachnikov tout seul ou devra-t-il embaucher quelqu'un?». «C'est indigne d'un chef d’État. Il fait de la provocation, il divise la société. Un bon homme politique ne ferait jamais cela», a estimé Petr Fiala, chef des Démocrates civiques (droite).

M. Sobotka, qui a commencé sa carrière il y a vingt ans comme député sous la houlette de M. Zeman, à l'époque chef du parti social-démocrate, a qualifié ses propos de «stupides et inutiles». «Je ne réagirai pas à cela», a-t-il ajouté, relevant sur son compte Twitter que la République tchèque «est très probablement l'unique pays au monde où le président appelle ouvertement à l'assassinat du Premier ministre».

(L'essentiel/AFP)

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