Luxembourg-VilleIls dénoncent «le chaos» dans le quartier de la Gare
La soirée d’échanges sur la sécurité du quartier Gare entre la population et les autorités a souvent tourné au dialogue de sourds, mercredi soir, dans la capitale.

Le ministre Henri Kox s'est montré déterminé, mercredi soir.
Environ 350 personnes avaient répondu à l’appel de la Ville de Luxembourg, mercredi, pour une soirée d’échanges sur la situation en termes de sécurité dans le quartier Gare.
Là où le ministre de la Sécurité intérieure, Henri Kox, seul membre du gouvernement présent, annonce «un paquet de mesures» et «un concept global» pour combattre le sentiment d’insécurité générale, un citoyen prend la parole et dénonce : «Deux ans après, un nouveau ministre, et toujours rien!». Les habitants du quartier multiplient les exemples concrets de leur vie quotidienne, et celle de leurs enfants, entravée et bouleversée par les incivilités. Lydie Polfer, bourgmestre de la capitale, modère les échanges après avoir souligné que «la police ne peut pas seule faire le travail».
200 policiers recrutés cette année
Pour Henri Kox, il convient d’élaborer un «concept global, où s’unissent la Sécurité intérieure, mais aussi la Santé, les Affaires étrangères, la Justice, l’Éducation nationale et les communes». Le ministre de la Sécurité intérieure évoque certes «le recrutement de 200 policiers» cette année, «un projet de loi visant à faire le ménage dans la problématique de l’accès à son propre immeuble entravé par des personnes au sol» ou encore l’efficacité douteuse de la vidéosurveillance, il ne convainc décidément pas les centaines de citoyens présents, qui parlent d’une «situation
chaotique» à la Gare.
Pas davantage que Patrick Ewen, directeur général de la police pour la région capitale. Évoquant, chiffres à l’appui, une présence policière accrue sur le terrain, des actions tant répressives que préventives en vue d’accroître le sentiment de sécurité de la population, le policier ne recueille pas l’adhésion de l’assemblée. Bref, les bonnes intentions sont présentes du côté des autorités. Reste juste à savoir si elles rencontreront les aspirations d’une population lassée après des années de lente dérive du quartier Gare, vers une criminalité toujours plus prononcée.
(Jean-François Colin/L'essentiel)