Fermes verticalesIls font pousser de la salade avec une tablette
Aux États-Unis, les fermes verticales ont le vent en poupe. Ces installations combinent agriculture et hautes technologies, dans un but écologique.

Irving Fain, CEO and co-founder of Bowery Farming, talks about his hydroponic grown greens on January 28, 2019, in Kearny, New Jersey. - Founded in 2015, the Kearny-based company, just a few miles from New York, has joined the burgeoning vertical farm business. Taking advantage of the enthusiasm of some investors, they rely on technologies to provide fresh produce a growing urban population. Before starting out in the vegetables, Fain ran a company that specializes in data analysis for loyalty programs. (Photo by Don EMMERT / AFP)
Tablette à la main, un œil sur les milliers de données captées en temps réel, les salariés de Bowery Farming s'emploient, dans un grand entrepôt, à cultiver... des salades et des herbes aromatiques. Créée en 2015, la société installée à quelques kilomètres de New York, a rejoint le secteur en plein essor des fermes verticales. Ces dernières misent sur les technologies pour fournir en produits frais, tout au long de l'année, des populations urbaines en pleine croissance.
Avant de se lancer dans les légumes, le cofondateur de Bowery, Irving Fain, gérait une société spécialisée dans l'analyse de données pour des programmes de fidélité. «J'ai toujours cru en la capacité de la technologie à non seulement résoudre des problèmes compliqués mais aussi des problèmes importants», remarque M. Fain. Et pour lui, il s'agit de la consommation excessive en eau et en pesticides de l'agriculture, et de la nécessité de nourrir une planète de plus en plus peuplée. Bowery embauche plus de programmeurs que d'agronomes. Grâce à ses algorithmes, assure-t-il, l'entreprise est 100 fois plus productive au mètre carré qu'un terrain agricole traditionnel, le tout en utilisant 95% moins d'eau.
Des projets font faillite
Les fermes verticales existent depuis longtemps, au Japon notamment. Mais elles ont bénéficié ces dernières années aux États-Unis d'importantes avancées technologiques, à commencer par les ampoules Led. Mais pour pouvoir proposer d'importantes quantités à des prix abordables, Bowery s'est aussi appuyé sur les progrès de la robotique, de la vision par ordinateur ou de l'intelligence artificielle. Il peut en tout cas compter sur le soutien des stars de la tech: Bowery Farming a déjà levé plus de 120 millions de dollars auprès notamment de Google Ventures et du patron d'Uber, Dara Khosrowshahi.
Plusieurs projets ayant déjà fait faillite, les fermes verticales doivent démontrer leur rentabilité pour dépasser le simple phénomène de mode. Les plus grandes «ont du mal à dégager des bénéfices car les coûts d'investissement sont très élevés dès le début», affirme Henry Gordon-Smith, de la société de conseil Agritecture. Elles ne deviennent rentables qu'après sept ou huit ans, trois ou quatre ans pour les projets plus petits. «Les fermes verticales ne sont pas LA solution à la sécurité alimentaire», reconnaît aisément Henry Gordon-Smith. Mais «elles peuvent en faire partie».
(L'essentiel/afp)