Fermeture de la maternité«Imaginer d'autres façons d'accoucher au Luxembourg»
LUXEMBOURG - Selon l'Association luxembourgeoise des sages-femmes, la décision «brusque» de fermer temporairement la maternité d'Ettelbruck doit permettre d'ouvrir un débat.
- par
- Marion Chevrier

Il faut «repenser l'obstétrique» au Grand-Duché selon Yolande Klein.
«Tout le monde est tombé des nues, personne n'a été prévenu, le personnel comme les femmes enceintes ont pris connaissance de la nouvelle dans la presse »: la fermeture temporaire de la maternité d'Ettelbruck a pris tout le monde de court selon Yolande Klein, vice-présidente de l'Association luxembourgeoise des sages-femmes.
«Et c'est à la fois le désarroi chez les femmes qui doivent accoucher mais aussi chez celles qui les accompagnent, que ce soit aux Hôpitaux du Nord ou dans ceux de la capitale qui n'étaient pas préparés à les recevoir». La sage-femme indique que ses collègues «reçoivent beaucoup d'appels de femmes fâchées, tristes ou en colère parce qu'elles se sentent délaissées». Une telle décision «si brusque» est «traumatisante» pour des femmes qui vont devoir donner la vie dans d'autres conditions que celles qu'elles imaginaient.
«Le droit d'exercer notre métier»
Cet épisode «doit permettre d'imaginer d'autres façons d'accoucher au Luxembourg», indique Yolande Klein. Il faut tout remettre à plat et «repenser l'obstétrique». Partant du constat que la majorité des grossesses se terminent sans complication, «parce qu'elles sont très bien suivies et qu'on connait les risques de chacune d'entre elles», pourquoi ne pas imaginer créer des maisons de naissance? «Mais cela suppose de développer une aide médicale d'urgence, un SAMU néonatal, capable d'intervenir partout dans le pays dans des délais appropriés». Parce qu'aucune femme et aucun nouveau-né ne sont à l'abri d'un problème.
Un premier pas vers une alternative à l'hôpital a été franchi le 1er février dernier: les femmes qui décident d'accoucher à domicile avec une sage-femme sont désormais remboursées par la CNS. «On donne enfin le droit aux femmes d'avoir ce choix et le droit à nous, sages-femmes, d'exercer notre métier». La fermeture de la maternité a ébranlé la classe politique et les députés ne cessent d'interpeller le gouvernement sur la question. «C'est le côté positif des choses», conclut Yolande Klein. «Cela va peut-être engager une réflexion plus profonde, dommage que cela se fasse au détriment des femmes qui doivent accoucher ces prochains jours».

Pour Yolande Klein, les femmes doivent avoir le choix.