Les barèmes d’imposition adaptés, les index garantis

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Politique au LuxembourgLes barèmes d’imposition adaptés, les index garantis

SENNINGEN – Les partenaires sociaux se sont entendus vendredi, lors de la tripartite. L’imposition fait partie d’un accord de principe.

Joseph Gaulier
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Joseph Gaulier
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07.03 Gouvernement, syndicats et patronat ont signé l'accord tripartite ce mercredi matin.

07.03 Gouvernement, syndicats et patronat ont signé l'accord tripartite ce mercredi matin.

SIP
07.03 Et voici le bébé! L'accord tripartite signé ce mercredi midi.

07.03 Et voici le bébé! L'accord tripartite signé ce mercredi midi.

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La tripartite de vendredi a débouché sur un accord dès le premier jour.

La tripartite de vendredi a débouché sur un accord dès le premier jour.

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Question brûlante de la tripartite, la fiscalité a bien été débattue et a même débouché sur un accord, vendredi au château de Senningen. Le gouvernement a consenti à adapter le barème d’imposition aux tranches d’indexations des salaires. Mais pas à huit tranches, comme le demandaient les syndicats, en référence aux six dernières non adaptées et aux deux prévus cette année. Un compromis pour deux tranches et demie a été trouvé, à partir de 2024. «Cette adaptation est une bonne solution pour faire face à la perte de pouvoir d'achat», constate Xavier Bettel, Premier ministre, alors que le gouvernement l'avait refusé jusqu'à présent. Il a reconnu une certaine «pression des syndicats sur le sujet».

En plus, un crédit d’impôt est prévu pour 2023, effectif de manière rétroactive au 1er janvier. Il correspond au même gain que la compensation de deux tranches d’index, selon ses promoteurs. Les boucliers tarifaires sur le gaz et l'électricité vont perdurer en 2024. L'accord prévoit aussi le maintien des index qui tomberaient en 2024 et l’État compensera celui prévu en fin d’année jusqu’en janvier 2024 inclus. Les aides au photovoltaïque sont accentuées, avec un crédit sur les 30 premiers kilowatts produits, au lieu de dix. L’accord de principe, validé par les directions, doit encore l’être par les bases militantes des syndicats. L'ensemble des mesures coûtera 500 millions d'euros aux finances publiques, selon le gouvernement.

«Un peu comme au souk»

Xavier Bettel a rappelé le contexte de «choc inflationniste», mais aussi que le Luxembourg avait «la plus faible inflation en Europe», signe selon lui de «l’efficacité de la tripartite de septembre». Le Statec prévoit désormais une inflation de 2,8% en 2024, grâce aux mesures de soutien, alors qu'il tablait jusqu'à présent sur 4,8%. Les partenaires sociaux se sont montrés satisfaits. «Nous avons obtenu gain de cause sur les points principaux, à savoir l'adaptation des barèmes, le maintien de l'index et la prolongation des aides sur l'énergie», se réjouit Nora Back, présidente de l'OGBL.

Patrick Dury, son homologue du LCGB, évoque «des solutions par rapport à la situation, dans un contexte difficile. Tout cela va renforcer le pouvoir d'achat». Toujours côté syndical, Romain Wolff (CGFP) évoque «un moment important». Pour le patronat, Michel Reckinger estime qu'«il était important d’avoir des mesures sur l’inflation, car c’est elle qui donne des indexations». Il aurait aimé «discuter de la tenue des indexations, cela n’a pas eu lieu, dont acte», dit-il avant de se réjouir d'avoir «une prévisibilité jusqu’à fin 2024».

La journée a été marquée par des propositions et contre-propositions autour de la table. «C’est un peu comme au souk. Les gens discutent, font des propositions, et à la fin, on doit trouver un arrangement», ironisait un ministre lors d’une pause. Finalement, tout le monde s’est mis d’accord en une seule journée, alors que les deux dernières tripartites avaient nécessité trois journées.

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