Le suspect voulait «se venger» des blouses blanches

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Infirmière tuée à ReimsLe suspect voulait «se venger» des blouses blanches

Tous les hôpitaux français ont observé mercredi une minute de silence en hommage à une soignante de 37 ans, attaquée au couteau et qui a succombé à ses blessures.

Des employés de l’hôpital Georges-Pompidou, à Paris, respectent une minute de silence en hommage à une infirmière décédée.

Des employés de l’hôpital Georges-Pompidou, à Paris, respectent une minute de silence en hommage à une infirmière décédée.

AFP

L'homme suspecté d'avoir mortellement agressé lundi une infirmière au CHU de Reims, blessant aussi une secrétaire, est schizophrène et voulait «se venger» du «personnel hospitalier», qui l'aurait selon lui maltraité, a affirmé mercredi le procureur de Reims Matthieu Bourrette.

Le mis en cause, un Rémois de 59 ans, célibataire, sans profession et «souffrant de schizophrénie et de paranoïa», est suivi depuis 1985 et reconnu comme adulte handicapé, a-t-il affirmé lors d'une conférence de presse.

Mise en examen pour «assassinat» et «tentative d'assassinat»

Le procureur a requis sa mise en examen pour «assassinat» et «tentative d'assassinat», ainsi que son placement en détention provisoire «en unité hospitalo-carcérale». «Il appartiendra cet après-midi au juge d'instruction et au juge des libertés et de la détention d'apprécier les suites», a-t-il ajouté.

Le suspect a déclaré en garde à vue avoir donné «plusieurs coups de couteau» aux victimes «en raison de leur qualité» et en «vouloir à la psychiatrie».

«Maltraité depuis plusieurs années»

Il a reconnu ses actes en garde à vue, précisant «avoir pensé son forfait depuis plusieurs mois». Il dit avoir acheté le jour-même le «couteau de cuisine», d'une lame de 20 cm, qu'il a utilisé. Il avait déclaré aux policiers qui l'ont interpellé qu'à «chaque fois qu'il croiserait une blouse blanche, il la planterait parce qu'il voulait se venger», disant «avoir été maltraité depuis plusieurs années par le milieu psychiatrique», a poursuivi le procureur.

Les deux victimes ont été attaquées au couteau lundi en début d'après-midi dans les vestiaires de leur service au CHU de Reims. L'infirmière, Carène Mezino, 37 ans, mère de deux enfants de 8 et 11 ans, est décédée dans la nuit de lundi à mardi.

Cinq coups de couteau

La secrétaire médicale, âgée de 56 ans, dit «avoir reçu cinq coups de couteau». Selon le ministre de la Santé François Braun, elle est «sortie du bloc opératoire» et reste «en surveillance». Le suspect avait été mis examen à Châlons-en-Champagne en 2017 pour des «violences aggravées» commises «avec un couteau» sur quatre personnes d'un établissement d'aide par le travail (ESAT) où il travaillait, après avoir arrêté son traitement, a souligné M. Bourrette.

Une audience est prévue vendredi pour statuer sur l'éventuelle «abolition» de son «discernement» dans ce premier dossier. Des mesures de sûreté «pouvant aller jusqu’à l’hospitalisation sous contrainte» peuvent être décidées dans ce cadre. Son avocate a demandé un renvoi, a indiqué son cabinet à l'AFP.

Sous «curatelle renforcée»

Selon l'enquête, la mère du suspect a affirmé «ne pas avoir été surprise de ce nouveau passage à l’acte» Régulièrement hospitalisé et placé sous «curatelle renforcée», le suspect était soumis à un traitement médicamenteux quotidien. L'enquête devra déterminer s'il a ou non arrêté ses soins, ce qui pourrait, le cas échéant, avoir contribué «au passage à l’acte», a insisté le procureur.

Une minute de silence a été observée mercredi dans tous les hôpitaux de France en mémoire à l'infirmière, dont la Première ministre Elisabeth Borne a salué «l'énergie et la douceur, l'empathie et le professionnalisme».

(AFP)

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