InnovationImpression 3D: explosion des demandes de brevets dans le monde
Les demandes de brevets dans le domaine de l'impression 3D ont explosé ces dernières années dans le monde, les Américains suivis des Européens étant particulièrement en pointe.

Si les grandes sociétés d'ingénierie prédominent, universités et organismes publics de recherche «contribuent également de manière significative à l'innovation dans le domaine de l'impression 3D».
Pour ce procédé également appelé «fabrication additive», les demandes de brevets «ont augmenté à un taux annuel de 26,3% entre 2013 et 2020, soit près de huit fois plus vite que pour l'ensemble des domaines technologiques combinés au cours de la même période (3,3%)», relève le rapport de l'Office européen des brevets publié mardi. Et «comme les brevets sont déposés des mois, voire des années, avant que les produits n'apparaissent sur le marché, les informations sur les brevets peuvent indiquer la direction que prennent les technologies», met en avant l'Office européen.
Il estime ainsi qu'«il ne s'agit plus d'une technologie de niche mais d'une technologie qui transforme la fabrication dans un nombre croissant de secteurs industriels».
L'Allemagne au top en Europe
L'Office européen des brevets rappelle que ce marché de l'impression 3D pourrait dépasser les 50 milliards de dollars d'ici à 2028, contre 18 milliards de dollars en 2022, selon les estimations de Wohlers Associates, rapport de référence pour le secteur.
Dans cette «course mondiale à l'innovation», les États-Unis occupent la première place, avec 39,8% de toutes les «familles» de brevets (une «famille» est un ensemble de brevets déposés auprès d'offices de plusieurs pays pour protéger une invention unique, NDLR) liées à l'impression 3D entre 2001 et 2020, talonnés par l'Europe avec 32,9%. Suivent le Japon, la Chine et la Corée du Sud.
En Europe, l'Allemagne domine nettement, avec 41% des demandes de brevets faites pour ce continent, et la France est deuxième avec 12%.
General Electric, HP, Siemens
Côté entreprises, les américains General Electric, RTX (ex-Raytheon Technologies) et HP arrivent en tête des déposants de brevets, le géant industriel allemand Siemens se classant 4e et le premier groupe français, Safran, au 12e rang.
Depuis 2010, «les secteurs de la santé, de la médecine et des transports ont attiré la plupart des applications d'impression 3D», mais une «croissance rapide» est également observée dans l'outillage, l'énergie, la mode, l'électronique, la construction et «même l'alimentation», selon le rapport.
Si les grandes sociétés d'ingénierie prédominent, universités et organismes publics de recherche «contribuent également de manière significative à l'innovation dans le domaine de l'impression 3D» à hauteur de 12%, «une famille de brevets sur trois concernant le développement de biomatériaux et une sur deux, l'impression d'organes et de tissus artificiels».