«Célébrations»Insultes, racisme, provocations: l'Argentine se déchaîne contre Mbappé
La joie légitime des Argentins après la victoire en Coupe du monde a tourné au règlement de comptes avec Kylian Mbappé, qui suscite les moqueries des joueurs et cristallise la haine d'une partie des supporters.
Kylian Mbappé cristallise la haine des Argentins.
Après 36 ans de disette, l'Argentine a célébré avec ferveur son succès historique en Coupe du monde dans les rues de Buenos Aires. Mais pour une partie des supporters (et des joueurs), la victoire ne suffisait visiblement pas. Il fallait humilier l'adversaire français, en particulier Kylian Mbappé.
Parmi les images les plus commentées, le fantasque gardien Emiliano Martinez a paradé avec une poupée à l'effigie de la star des Bleus sur le bus à impériale dans la capitale argentine. Sans réaction à ses côtés, Lionel Messi a expliqué n'avoir rien vu. Les retrouvailles risquent d'être animées à Paris… Dans les vestiaires après la finale, le portier d'Aston Villa avait déjà demandé «une minute de silence» en hommage à l'attaquant qui lui a planté 3 buts en 120 minutes (plus un tir au but).
La vedette de l'équipe de France cristallise la haine d'une partie du peuple argentin, en témoignent les insultes contre le joueur de 24 ans et les démonstrations de mauvais goût. Avant la finale, un homme s'était déguisé en pénis et avait écrit sur sa pancarte «Mbappé tu l'as dedans». Une photo de Kylian Mbappé dans un cercueil a également été brûlée.
Des comportements douteux qui font écho aux propos du Français sur le football sud-américain l'année dernière. «Le football n'est pas aussi avancé qu'en Europe. C'est pour ça que lors des dernières Coupes du monde, ce sont toujours les Européens qui ont gagné». Une déclaration qui a été très mal perçue dans ce pays qui vibre pour le ballon rond.
Racisme décomplexé
Mais le ressentiment à l'égard du champion du monde 2018 s'accompagne également d'un racisme décomplexé visant les Bleus. On ne compte plus les messages sur les réseaux sociaux associant Kylian Mbappé à «un singe» ou «un esclave». Des publications haineuses heureusement condamnées par de nombreux Argentins.
Dès le début de la compétition, supporters et observateurs avaient pointé les origines africaines d'une partie des joueurs sélectionnés en équipe de France. «Ils jouent pour la France, mais ils viennent tous d'Angola», s'amusaient de jeunes supporters. Le célèbre journaliste sportif Juan Pablo Varsky s'était également fait remarquer en détaillant sur Twitter les pays d'origine des Bleus.