Liste d'extensions – Internet lance le plus gros chantier de son histoire

De nouveaux gTLD (generic top level domains), ou nom de domaines génériques de premier niveau, seront ouverts dans les jours à venir. Ainsi, aux côtés des traditionnels .com, .org ou .net, les internautes verront également fleurir de nouvelles extensions comme .download ou .mail. Un marché juteux et qui sera expliqué aux entreprises ce mercredi à la Chambre de commerce. Depuis le 8 août 2012, un nouveau gTLD a déjà conquis de nombreuses sociétés: le .post, dédié aux services postaux. Gérée par l’union postale, basée en Suisse, cette extension ne semble pour l’instant pas à l’étude du côté de POST Luxembourg, qui pourrait par exemple acheter Luxembourg.post pour s’installer de façon internationale sur le Net.

Au Luxembourg, le groupe dotsport souhaitait obtenir le domaine .sport, qui intéresse de nombreux clubs, associations ou entreprises dans le monde. Mais, «nous avons finalement renoncé à poser notre candidature quand nous avons appris qui seraient les autres candidats en lice», a indiqué le patron de dotsport, Patrick Vande Walle, à L’essentiel Online. En effet, trois candidats se battent pour obtenir le droit de gestion de ce nouveau domaine, «dont SportAccord, société suisse largement liée au Comité olympique international». Faute de «surface financière pour contrer les offres» des grands groupes, dotsport a jeté l’éponge.

L’ICANN, agence internationale d’attribution des noms de domaine, est la seule habilitée à répartir les extensions. Dans la phase de candidatures, début 2012, l’ICANN a reçu près de 2000 dossiers pour 1400 nouvelles extensions proposées. «Elle veut traiter en priorité les dossiers qui ne posent pas problème», explique Patrick Vande Walle, également membre de cette agence internationale. En résumé, les gTLD qui peuvent être fructueux et qui n’ont qu’une seule candidature. L’appel d’offre de l’agence a exclu, pour l'instant, les ccTLD, les codes de pays (comme le .lu, .fr ou .de). «Par conséquent l'occasion pour un".luxembourg" pour notre pays ne se prêtait pas, explique Claudine Kariger, du service médias et communications au ministère d’État, contactée par L’essentiel Online. Le directoire de l'ICANN juge prudent d'attendre de tirer les leçons du premier appel, avant de se lancer dans un deuxième appel à candidatures qui pourrait inclure les noms de pays. Actuellement la date du deuxième appel, dit "second round", n'est pas encore publique.»

Une première salve a lancé les adresses .post mais aussi .xxx, réservé au secteur du porno. Accordé en mars 2011, cette nouvelle extension a tout de suite cartonné: les premières adresses ont été vendues de 400 000 à 600 000 dollars. Le marché des extensions se partage en trois types: les ccTLD, pour les pays et les villes (aujourd’hui .lu, .fr, demain .nyc, .france), les gTLD génériques (.news, .club, .health) et les gTLD sponsorisés (.post, .google, .toyota). Une fois les dossiers validés (plus de 700 à l’heure actuelle), les gestionnaires fixent eux-mêmes les règles et les prix pour les vendre aux internautes. Ainsi, une extension .luxembourg pourrait par exemple n’être dédiée qu’aux résidents, qui devront justifier un domicile au Grand-Duché. La fin du «premier round» est prévue pour ce mois-ci.

(Jonathan Vaucher/L'essentiel Online)