Au moins six mortsUne femme a déclenché une bombe au cœur d’Istanbul
Une forte explosion a retenti dimanche après-midi dans l’artère commerçante et très fréquentée d’Istiqlal au cœur d’Istanbul. Il y a au moins 6 morts et 53 blessés.
Un attentat, attribué à «une femme», a visé dimanche le coeur battant d'Istanbul, principale ville et capitale économique de la Turquie, faisant au moins six morts et des dizaines de blessés dans l'artère commerçante très fréquentée d'Istiklal. L'explosion de forte puissance qui a fait également 81 blessés dont deux dans un état grave, selon un dernier bilan, est survenue vers 16h20 (13h20 GMT), au moment où la foule était particulièrement dense dans ce lieu de promenade prisé des Stambouliotes et des touristes.
Dans une déclaration devant la presse, le vice-président Fuat Oktay a accusé dimanche soir «une femme» d'avoir «déclenché la bombe» sans préciser si celle-ci figure au nombre des victimes. En direct à la télévision, le président Recep Tayyip Erdogan avait le premier dénoncé un «vil attentat»: «Les premières observations laissent subodorer un attentat terroriste», avait affirmé le chef de l'Etat, ajoutant qu'«une femme y serait impliquée».
Des rumeurs ont couru immédiatement après l'explosion évoquant une attaque suicide, sans aucune confirmation ni preuve. L'attaque n'avait pas été revendiquée en début de soirée.
«Assourdissant»
«Les auteurs de ce vil attentat seront démasqués. Que notre population soit sûre (qu'ils) seront punis», a promis M. Erdogan. La police a aussitôt établi un large cordon de sécurité pour empêcher l'accès à la zone meurtrie par crainte d'une seconde explosion. Un imposant déploiement de forces de sécurité barrait également tous les accès au quartier et aux rues adjacentes, a constaté la vidéaste de l'AFP. «J'étais à 50-55 m de distance, il y a eu soudain un bruit d'explosion. J'ai vu trois ou quatre personnes à terre», a déclaré un témoin, Cemal Denizci, 57 ans.
«Les gens couraient en panique. Le bruit était énorme. Il y a eu une fumée noire. Le son était si fort, presque assourdissant», a-t-il rapporté. Selon des images diffusées sur les réseaux sociaux au moment de l'explosion, celle-ci, accompagnée de flammes, a été entendue de loin et a déclenché aussitôt un mouvement de panique.Un large cratère noir est visible sur ces images, ainsi que plusieurs corps à terre gisant à proximité.
Le maire d'Istanbul, Ekrem Imamoglu, s'est rapidement rendu sur place. Le Haut conseil audiovisuel turc (RTUK) a rapidement interdit aux médias audiovisuels de diffuser des images de la scène, décision justifiée par le directeur de la communication présidentielle et proche conseiller du président Erdogan, Farhettin Altun, pour «empêcher de semer la peur, la panique et l'agitation dans la société et (risquer) de servir les objectifs d'organisations terroristes».