Bande dessinée – Jack Wolfgang, agent secret et critique gastronomique

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Bande dessinéeJack Wolfgang, agent secret et critique gastronomique

Stephen Desberg et Henri Reculé se retrouvent pour revisiter la théorie de l'évolution.

Ils travaillent ensemble depuis plus de 20 ans. Soit une trentaine d'albums sur six séries («Empire USA», «Cassio», «Les Immortels», «Le Dernier Livre de la jungle»...). Cette fois, Stephen Desberg a imaginé une histoire avec des animaux pour Henri Reculé. Mais pas n'importe quelle histoire! Depuis le Moyen Âge, les hommes et les animaux ont appris à se parler et à se comprendre. Et depuis l’invention d'un super méga tofu, les herbivores et les carnivores ont appris à ne plus se dévorer.

«Tout le monde fait un effort pour vivre ensemble. Mais ce n'est pas paradisiaque. Car tout cela se lit au premier degré avec, en fil conducteur, une aventure de Jack Wolfgang, agent secret», explique Stephen Desberg, le scénariste. Célèbre critique gastronomique, ce Jack Wolfgang est en effet un des meilleurs espions de la CIA. Il parcourt un monde dangereux, où la paix est aussi fragile que ses talents de loup sont redoutables.

«Le loup est un animal noble, sauvage, avec une certaine intégrité. Jack est un anthropomorphe qui conserve sa mentalité de loup. Un animal qui peut vivre solitaire comme dans un groupe hiérarchisé». Le casting s'est ainsi imposé en fonction du caractère de l'animal qui collait le mieux au rôle du personnage.
Si Stephen Desberg a fait ses choix, Henri Reculé n'a pas hésité à lui proposer de remplacer l'humain prévu en médecin légiste par un vautour.

Après une introduction historique en page de garde, traversant le Moyen Âge, la Renaissance et le XIXe siècle, l'aventure peut emmener Jack Wolfgang, tel un clone de James Bond, de New York à Venise en passant par Paris et Jodhpur. Il y a du glamour et aussi pas mal d'humour pour un thriller haletant où Jack, loup agent de la CIA, n'est cependant pas toujours pris au sérieux par les humains.

Le système reposant sur un équilibre fragile, Stephen Desberg s'amuse au passage à dépeindre les abus de la société, usant (souvent au second degré) du ton irrévérencieux et critique qui est sa marque de fabrique. Comme dans ses autres séries «I.R.S» ou «Le Scorpion», même si les cadres sont différents, il raconte encore une fois comment il voit le monde d'aujourd'hui. Car sa volonté d’interroger la nature de l’homme reste sa toute première boîte à idées.

(Denis Berche)

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