Jacque: «J'ai l'intention de réveiller Longwy»

«L’essentiel»: Quels sentiments vous habitent après la victoire de dimanche?
Édouard Jacque: Franchement, je cherche à récupérer. Nous avons fait la fête hier (NDLR: lundi soir) et j’ai très peu dormi. Par contre, nous nous sommes déjà mis au travail.

Quels sont les arguments qui ont fait la différence dans cette élection?
Je crois que la sincérité, l’honnêteté, le dynamisme ont certainement fait la différence. J’ai l’intention de réveiller Longwy et les gens l’ont bien senti.

Quelles seront vos premières mesures?
Déjà, rassembler. Contrairement à mes adversaires, je suis pour le rassemblement des forces vives de Longwy pour relancer cette ville. Rendre l’ensemble de l’agglomération attractif. Il y a une série de mesures que nous allons prendre dans les prochains jours.

Lesquelles?
Il faut que les habitants puissent se déplacer dans toute la cité sans souci. Une navette gratuite est mise en place pour rallier les quartiers de Gouraincourt, Longwy-Bas et Longwy-Haut. Nous allons aérer la ville, supprimer la halle métallique aux arrêts de bus de Longwy-Bas et engager la transformation de la fontaine en zone pavée.

Longwy n’est pas connue pour être une ville chaleureuse, comment faire pour y remédier?
Nous avons nos plans. Nous savons exactement où nous voulons aller. Nous allons rendre Longwy active et attractive. Longwy-Bas sera dotée d’un centre de loisirs, le golf, par exemple, en fait partie. La piscine ne doit pas être un poids, mais une chance. Pourquoi les Longoviciens vont-ils à la piscine à Pétange, Rodange ou encore en Moselle? Il faut inverser cette tendance et attirer les gens vers Longwy.

Ces projets ont un coût, saurez-vous les financer?
Nous avons dit que nous avions assumé l’héritage des administrations précédentes. Nous savons exactement où nous allons, nous avons le savoir-faire et la volonté pour réaliser ces projets...

Au niveau social, quelles sont vos idées pour aider les personnes en difficulté?
Je veux tirer les gens vers le haut. Nous allons progresser tous ensemble, peut-être pas à la même vitesse, mais nous voulons que tous les Longoviciens profitent de notre dynamisme.

Après votre défaite aux législatives l’an passé, on a évoqué votre mort politique, comment expliquer cette résurrection?
Simplement en disant qu’il ne faut jamais renoncer dans la vie. J’entendais également ces réflexions, mais je me suis remis au travail et voilà, ça a payé. Dans la région, on m’appelle même la «balayeuse».

Pourquoi?
Car j’ai réussi des scores intéressants face à mes adversaires dans certaines élections comme en 2001, face au communiste Frédéric Brigidi, le conseiller général de Mont-Saint-Martin. L’année suivante, je passe devant la figure emblématique du PS dans la région, Jean-Paul Durieux, de quelques voix seulement. Et maintenant Jean-Marc Fournel avec une avance de 43 voix.

Et puis ça faisait 31 ans que la droite n’avait plus pris la mairie de Longwy...
Mais attention! Il y a plusieurs droites. Le parti radical que je représente a réussi des résultats intéressants à Nancy grâce à André Rossinot. Mais comme je vous l’ai dit précédemment, je suis pour le rassemblement.

Quelles ont été les réactions des pontes de la droite?
Jean-Louis Borloo m’a qualifié d’extraterrestre, ce matin au téléphone. Ça fait plaisir...

Quelles sont vos ambitions pour les prochaines années?
Déjà bien faire mon travail. J’ai 45 ans et j’ai bien l’intention de réussir ma mission, après on verra bien ce qui se passera.

Recueilli par Saïd Kerrou