Témoignage au Luxembourg«J’ai eu de la chance de recevoir ma greffe si vite»
LUXEMBOURG - Chaque année, des dizaines de patients sont en attente d’une greffe. Sabrina a été de ceux-là.

Sabrina, qui a profité d’une greffe, a elle-même sa carte de donneuse.
«Des transplantés disent éprouver certains sentiments qui ne leur sont pas propres, mais viennent de leur donneur, relate Sabrina da Costa Tinoco, 32 ans. Mais je n’ai jamais rien vécu de tel. La seule chose que je ressens, c’est de la reconnaissance». La jeune femme a subi une greffe du cœur et des deux poumons. «Alors quand j’ai un petit coup de déprime, je me rappelle que ce n’est pas grave, que j’ai de la chance».
Sabrina est victime d’une maladie héréditaire qui s’est déclarée à 26 ans et a fini par s’attaquer à ses organes. Il y a deux ans, les médecins du Kirchberg l’ont envoyée chez un confrère à Strasbourg en attente d’une greffe. «Je ne suis restée sur la liste que cinq mois. C’est très peu!».
L’attente peut en effet être longue. Chaque année, les hôpitaux luxembourgeois ont besoin de 65 organes pour effectuer des transplantations. Mais seulement un tiers des patients en bénéficient, la plupart du temps grâce à un don venu d’un autre pays européen.
Après son opération et un coma artificiel, Sabrina a passé des mois à réapprendre à parler, marcher. «J’ai été très bien entourée par ma famille et l’équipe médicale», remercie-t-elle. Aujourd’hui jeune mariée, elle aborde la vie pas à pas et a pris sa carte de donneur. Elle enjoint ses proches à en faire autant.
Séverine Goffin