Schleck suspendu un an«Je garde la tête haute, je ne suis pas un tricheur»
LUXEMBOURG - Le cycliste, contrôlé positif à un diurétique sur le Tour de France, a écopé de douze mois de suspension à partir du 14 juillet 2012. Une décision «trop sévère» pour le coureur.

Le président de l'Agence luxembourgeoise antidopage (Alad), Robert Schuller, a annoncé la sanction prise par le Conseil de discipline contre le dopage (CDD), mercredi soir, vers 18h15, à Strassen. «Fränk Schleck est condamné à douze mois de suspension et prononce la suspension à compter du 14 juillet 2012». L'agence a également demandé l'annulation des primes, bénéfices et résultats du coureur sur le Tour de France 2012. Aucune amende pécuniaire n'a été requise contre le coureur, qui pourra faire appel.
«Je suis évidemment déçu par le verdict qui vient d’être rendu, a déclaré le coureur après l'annonce. J’estime que la décision de me suspendre pendant un an est trop sévère compte tenu du fait que le Conseil a retenu que j’ai involontairement consommé un produit contaminé. Malheureusement les règles de l’UCI sont telles que même une contamination involontaire suffit pour prononcer une sanction». Le verdict estime en effet que «la Xipamide ne se prêtant pas en tant que substance ni dopante ni masquante, une prise intentionnelle est exclue», confirmant la défense du Luxembourgeois. «Je garde la tête haute: je ne suis pas un tricheur». Le coureur âgé de 32 ans ne s'est pas exprimé sur la suite de sa carrière. «Vous comprenez que j'ai besoin de temps», a-t-il murmuré en quittant les locaux de l'ALAD.
Appel possible
Selon l'avocat du coureur, le conseil de discipline de l'ALAD a reconnu que vu les quantités infinitésimales de Xipamide retrouvées dans les échantillons, «le produit n'a pu être utilisé pour améliorer les performances ni comme agent masquant». «C'est ce qui renforce notre déception par rapport à la sévérité du jugement», a expliqué M. Albert Rodesh.
Fränk Schleck, l'UCI ou l'Agence mondiale antidopage ont un mois pour faire appel de la décision. Il avait fait l'objet d'un contrôle antidopage positif au Xipamide, lors de la 13e étape du Tour de France 2012, le 14 juillet dernier. Le coureur luxembourgeois, quant à lui, devra faire une croix sur le Giro et le Tour 2013. L'encadrement de RadioShack-Leopard Trek a annoncé par communiqué mercredi soir «avoir pris note du verdict du CDD» et ne fera aucun commentaire avant d'avoir «étudié les arguments du CDD en détail».
(JV/L'essentiel Online avec nm)
«Je m'attendais au pire, je suis soulagé»
Jean Reggenwetter, président de la Fédération du sport cycliste luxembourgeois
«Je m'attendais à pire. Avec ce produit prohibé, il risquait deux ans de suspension. Mais ils ne font pas de différence en fonction de la quantité et de comment le produit a pénétré dans son organisme. Au final je suis un peu soulagé. Un an, c'est une saison gâchée mais il faut vivre avec. À sa place, je ne ferais pas appel, car on ne sait jamais si cela peut se retourner contre vous. Et je crains que l'UCI fasse appel».
Le chiffre
Le jugement n'a pas retenu l'amende de 1 260 000 euros réclamée par l'UCI «comme correspondant à 70% du revenu annuel brut du coureur». Selon les estimations, Fränk Schleck toucherait donc un salaire annuel brut de 1 800 000 euros, soit 150 000 euros par mois.