Procès Daval«Je l'ai traînée comme un vulgaire sac à patates»
Jonathann Daval, qui soutenait jusqu'à présent ne pas avoir voulu tuer sa femme Alexia, a reconnu jeudi avoir voulu lui «donner la mort», à la reprise de son interrogatoire.

Jonathann Daval a livré un récit glaçant au tribunal.
«Quoi qu'il en soit, je lui ai donné la mort, oui, quand on étrangle quelqu'un comme ça c'est pour donner la mort», a-t-il répondu au président de la cour Matthieu Husson. «C'est donc la mort que vous vouliez?», a insisté le président. «Ben oui», a lâché l'accusé. Ses avocats s'étaient réservé avant le procès la possibilité de plaider les violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, moins sévèrement réprimées que le chef de meurtre sur conjoint pour lequel il est jugé depuis lundi, passible de la réclusion à perpétuité.
«Quand j'ai senti qu'elle s'affaissait, j'ai relâché»
Selon lui, Alexia l'a mordu, ce qui a déclenché sa rage: «La morsure, ça m'a mis hors de moi (...) J'ai fait cocotte minute, j'ai débordé». Dans un silence glacial, il a poursuivi le récit du meurtre: «Je lui cogne deux fois la tête contre le mur avant de la frapper. Avant j'osais pas admettre que j'avais fait ça...».
«Les coups étaient rapides et c'est parti sur la strangulation», a-t-il poursuivi, «je l'ai saisie par le cou, j'ai serré». «J'ai serré (...) Quand j'ai senti qu'elle s'affaissait, j'ai relâché», a-t-il ajouté, assurant ne s'être «jamais battu» avant ni n'avoir jamais donné de coups de poing».
«Je savais très bien qu'ils allaient me retrouver»
«Le (lendemain) matin à 9h, j'ai pris la décision de me débarrasser du corps» dans un bois proche «et de maquiller ça en jogging», a poursuivi M. Daval, qui avait le premier signalé la disparition d'Alexia, prétendument jamais revenue d'un footing.
Il avait été arrêté trois mois plus tard, en janvier 2018, après avoir joué le veuf éploré. Une fois le corps d'Alexia déposé dans la forêt, il a tenté de l'embraser avec une bombe de mousse expansive, un produit très inflammable. Seules quelques parties du corps brûleront. «Je suis parti aussitôt que j'ai mis le feu», a-t-il ajouté.
Rapidement, il a été conscient d'avoir laissé plusieurs indices derrière lui: «Le traqueur» de sa voiture professionnelle, «le bouchon de la bombe, la morsure: je savais très bien qu'ils allaient me retrouver. Comme si une partie de moi disait: "Il faut cacher les choses" et l'autre, "non il faut pas faire ça"».
(L'essentiel/afp)