«Je me bats pour m'épanouir!»

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«Je me bats pour m'épanouir!»

En publiant «Heavy Liquid» et «100
%», deux histoires sombres et futuristes avec New York comme toile de fond, Dargaud met en lumière Paul Pope. Un sacré talent de la BD américaine alternative!

«L'essentiel»: Êtes-vous le plus européen des dessinateurs américains?
Paul Pope: Je ne sais pas, mais j'ai été très influencé par la bande dessinée franco-belge. J'ai grandi avec Valérian, Astérix, Tintin. J'adore Moebius, Tardi, Druillet, ces auteurs que j'ai découverts dans «Heavy Metal», la version américaine de «Métal Hurlant». Et puis, je suis aussi fasciné par l'école italienne, Hugo Pratt et Guido Crepax.

Y a-t-il d'autres auteurs non européens que vous aimez?
Oui, il y a surtout les Américains Jack Kirby, le père des 4 Fantastiques, des X-Men ou de L'Incroyable Hulk, et Alex Toth, dessinateur de Torpedo. Sans oublier de nombreux auteurs de mangas, plus quelques grands écrivains comme Ernest Hemingway, Ray Bradbury ou William S. Burroughs...

Comment faites-vous le mélange?
J'ai grandi en lisant de tout: comics américains et bandes dessinées européennes. J'ai été bercé par ces deux styles avant de découvrir les mangas quand j'ai vécu et travaillé au Japon. Mon style est le mélange de ces trois genres majeurs. Je le cultive pour affirmer ainsi ma différence.

New York est le décor de «100%» et de «Heavy Liquid». Pourquoi?
Ces deux histoires sont deux visions de science-fiction de cette ville que j'habite et que je hante jour et nuit comme elle me hante. Le jour, en général, je vaque à mes affaires et la nuit, je dessine.

Dans «100%», il y a six personnages en quête d'amour et d'idéal...
Oui, ils sont confrontés à la dureté du monde qui les entoure. Dans un futur inquiétant, ils vivent leur vie à 100% pour tenter de s'épanouir.

C'est le message que vous voulez faire passer?
Oui, pour vivre bien, il faut se battre! C'est ce que je fais en dessinant. Je me bats pour m'épanouir!

Recueilli par Denis Berche

«100 %» et «Heavy Liquid».
Paul Pope. Dargaud.

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