Sheila Becker«Je planifie la cyberdéfense du pays»
LUXEMBOURG - Le responsable de la section cyberdéfense de l'armée luxembourgeoise est une femme. Sheila Becker, 34 ans, nous fait part de son parcours hors-norme.

Sheila Becker est à la tête de la section cyberdéfense de l’armée luxembourgeoise.
À 34 ans, Sheila Becker est à la tête de la section cyberdéfense de l’armée luxembourgeoise. «Quand j’ai dû choisir une orientation professionnelle après mon bac, je me suis demandé dans quel secteur il y avait du travail. Je n’avais pas envie de devenir professeur de chimie ou de physique dans une école. Alors, je me suis orientée vers l’informatique».
À l’Université du Luxembourg et à l’Université de Lorraine, Sheila Becker n’était pas la seule jeune fille à suivre une formation en informatique. «Par rapport aux jeunes hommes présents majoritairement, les filles étaient un peu plus calmes et on réfléchissait un peu plus avant de s’exprimer. Aux cours, les hommes trouvaient plus rapidement les solutions car ils étaient plus confiants. Mais être une femme dans une classe de messieurs, cela permet de gagner en visibilité, d’attirer l’attention et d’être mieux reconnue».
«Les opportunités tomberont»
Depuis un an, et après avoir travaillé durant quatre ans en tant qu’ingénieur à l’Institut luxembourgeois de régulation (ILR), Sheila Becker a intégré les rangs de l’armée luxembourgeoise. «Ma fonction est essentiellement conceptuelle», précise la capitaine Becker. «Ne croyez pas que je me trouve derrière un ordinateur en train d’essayer de "hacker" quelqu’un. Mon job, au niveau de l'armée, c'est de planifier ce que le Luxembourg veut faire au niveau de la cybersécurité».
Pour dépasser une fois pour toutes les préjugés, Sheila Becker invite les jeunes filles à croire en leurs possibilités. «Ce n’est pas parce que c’est difficile qu’il ne faut pas se lancer dans un univers comme celui de l’informatique et de l’armée», souligne-t-elle. «Si l’intérêt est là, il faut y aller et les opportunités tomberont. Il y a 15 ans, jamais je n’aurais imaginé me retrouver là où je suis aujourd’hui». Et par rapport à une éventuelle vie de famille, Sheila Becker ose croire «qu’en 2017, les hommes aussi peuvent s’occuper de l’éducation des enfants».
Sheiler Becker au micro de L'essentiel Radio.
(FL/L'essentiel)