Pierre Niney«Je rêve de jouer un méchant dans James Bond»
L’acteur français de 33 ans prête sa voix à un loup gentleman cambrioleur dans le film d’animation «Les Bad Guys». Rencontre.
- par
- Marine Guillain
Monsieur Requin, Mademoiselle Tarantule, Monsieur Piranha, Monsieur Serpent et Monsieur Loup sont une bande de potes inséparables. Ils sont surtout de redoutables criminels, qui effraient la ville et défraient la chronique avec leurs stupéfiants cambriolages. Jusqu’au jour où ils décident de se faire passer pour des gentils.
Pierre Niney, après «Vice Versa» ou «Toy Story» notamment, c’est la cinquième fois que vous prêtez votre voix à un film d’animation: êtes-vous encore un enfant?
J’espère rester un grand enfant oui, j’y travaille en tout cas! Ce qui m’a plu dans «Les Bad Guys», c’est qu’il traite vraiment bien des thèmes du paraître, des préjugés qu’on peut avoir sur les gens et sur ce qu’ils sont réellement. Je passe beaucoup de temps à raconter à mes filles que «Le grand méchant loup» est une histoire, mais que ça ne fait pas des loups des animaux méchants dans la vraie vie, même s’ils mangent des moutons.
C’est qui ce Monsieur Loup, votre personnage?
C’est le chef de cette bande de braqueurs et d’escrocs. Il est élégant, très gentleman cambrioleur, à l’image de George Clooney dans «Ocean’s Eleven». Le film s’inspire directement de ça, de Lupin, de Tarantino, de ces films de braquage qu’on adore.

Le comédien a donné de son corps pour faire vivre le loup.
Le loup cache sa sensibilité derrière une armure: un rôle, c’est aussi une armure?
Les rôles racontent des choses de nous. Mais oui, c’est un masque, et ça l’est deux fois plus pour le doublage, puisque ce n’est pas notre corps au final.
En revanche, vous utilisez votre corps lorsque vous posez votre voix, non?
Oh oui! On court sur place, on se jette par terre, on mange quand le personnage mange, on fume quand il fume… On vit le truc physiquement peut-être même plus que ce qu’on aurait fait en jouant sur un plateau.
Au point de vous faire griffer par un chaton comme Monsieur Loup?
Non, peut être pas jusque là!
Lesquels de vos films ont le plus marqué votre vie?
«Yves Saint Laurent» bien sûr, car il y a eu ce succès, le César, et c’était la première fois qu’on me donnait une partition si intéressante et complexe. «Frantz», de François Ozon, car c’était la première fois que je travaillais avec un réalisateur aussi expérimenté. Et puis «Goliath», récemment, car c’était la première fois qu’on me donnait un rôle de vrai bad guy.
Et l’aventure «OSS 117»?
«OSS», c’est une institution! Je me suis senti privilégié de traverser l’écran, c’est un rêve d’ado qui s’est réalisé!
De tous les personnages que vous avez incarnés, lequel est le plus proche de vous?
Celui de «Five»: cette comédie sur un groupe de potes était assez proche de nous à l’époque. Même si ce n’est pas totalement moi car c’est un mythomane!
Qu’est-ce qui vous branche pour la suite de votre carrière?
Aller plus loin dans les méchants. J’aimerais jouer un mec vraiment insupportable, impatient, de mauvaise foi. J’adore, c’est un bon exutoire de tout ce qu’on ne peut pas faire dans la vie. Je rêverais de jouer un jour un méchant dans «James Bond».
Bon, et une dernière pour la route: «Feuille Man», ce délire avec McFly et Carlito, ça en est où?
Ah, ben je dois justement leur parler après cet interview, donc ça va avancer! Je ne pense pas que ce sera un film, mais on prépare quelque chose.
«Les Bad Guys»: un film de braquage à l’esprit «feel-good»
De «La casa de papel» à «Lupin», les cambriolages sont à la mode sur les écrans et les escrocs au grand coeur ne manquent pas de séduire les spectateurs. S’ajoutent désormais à la liste le loup et ses compères, de joyeux filous qui nous font fondre. Action, suspense, glamour et belle histoire d’amitié: «Les Bad Guys» évoque ces thèmes avec malice, dans une aventure entraînante. On en redemande!

De Pierre Perifel. Avec les voix de Pierre Niney, Alice Belaïdi, Igor Gotesman, Jean-Pascal Zadi. Sortie en salle le 6 avril 2022. Note: ****