Monsieur Nov«Je tente de rester moi-même»
ESCH - Auteur, compositeur et interprète, cet artiste complet souffle un vent de fraîcheur sur la soul made in France.

L’essentiel : Vous avez débuté dans le rap. Quand vous êtes-vous tourné vers le R’nB?
Monsieur Nov (chanteur): J’ai commencé par faire à quinze ans des instrumentaux hip-hop, puis assez naturellement, je me suis mis à chanter vers l’âge de 17 ou 18 ans.
De grosses influences soul se détachent…
J’ai été pas mal influencé par les artistes de la vague nu-soul, comme Musiq Soulchild, D’Angelo, Anthony Hamilton, Dwele ou Bilal. Et bien sûr les chanteurs R’nB, Brian McKnight, Boyz II Men. J’aime le mix entre la puissance vocale et l’esprit «street» de la soul. J’écoute un peu de soul des seventies, mais je suis davantage attiré par la new-school, les choses plus contemporaines.
Quels artistes contemporains vous inspirent?
J’aime beaucoup le producteur Flying Lotus, c’est un ovni! Mes premières amours viennent de la composition, et c’est un maître dans ce domaine. Je citerais également JayElectronica, ou Sa-Ra Creative Partners. Je préfère un son fort musicalement et faible au niveau des textes que le contraire.
Est-il difficile d’assumer sensibilité et mélancolie dans la musique urbaine?
Je tente de rester moi-même dans ma musique. Même si je rentre dans un personnage, une sorte d’alter ego car c’est toujours un peu de la fiction. Finalement, j’essaye d’être en osmose entre ces deux personnages.
Le public R’nB est souvent plus féminin, est-ce votre cas?
Oui, ma musique touche davantage les femmes. Je dirais que mon public se compose à 60% de femmes et à 40% d’hommes. Mais les gars qui sont là viennent car ils apprécient la musique. Je crois d’ailleurs qu’en France, beaucoup de personnes ont envie de retrouver cette musicalité typiquement américaine.
Que manque-t-il pour que votre musique devienne grand public?
On en discute beaucoup avec mon entourage. C’est une histoire de visibilité et d’accessibilité. Les médias n’osent pas prendre beaucoup de risques, et préfèrent surfer sur ce qui vient des États-Unis. Après, l’artiste a aussi ses torts. Pour ma part, j’essaie de rendre ma musique plus accessible sans la dénaturer pour autant.
Recueilli par Cédric Botzung