Pegasus/Luxembourg – Jean Asselborn hausse le ton contre Pegasus

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Pegasus/LuxembourgJean Asselborn hausse le ton contre Pegasus

LUXEMBOURG - Le ministre des Affaires étrangères, Jean Asselborn, s'est fendu d'une lettre à la firme derrière le décrié logiciel Pegasus.

Asselborn a écrit aux sociétés derrière Pegasus.

Asselborn a écrit aux sociétés derrière Pegasus.

Julien Garroy

L'essentiel vous indiquait mercredi matin que NSO Group, la société qui a conçu le logiciel Pegasus, accusé ces derniers jours d'avoir été utilisé par plusieurs États pour espionner des téléphones de journalistes et dissidents, a un siège social et des bureaux au Luxembourg. Ce qui n'a pas manqué de remuer le monde politique luxembourgeois, dont le ministre LSAP des Affaires étrangères, Jean Asselborn.

Ce dernier s'est fendu d'une lettre aux dirigeants des neuf sociétés affiliées, indique mercredi le gouvernement. Le ministre «fait part de (sa) grande préoccupation devant les faits d’espionnage allégués à l'encontre notamment de défenseurs des droits de l'homme, de journalistes ou de responsables politiques». Du coup, Jean Asselborn tient à «rappeler le cadre normatif luxembourgeois dans lequel vous opérez». «Les entreprises ont la responsabilité de respecter les droits de l'homme», écrit le ministre, qui constate que des principes en ce sens sont cités sur le site Internet du groupe.

L'avertissement d'Asselborn

Ces principes sont les Principes directeurs des Nations unies sur les entreprises et les droits de l'homme, qui exigent des entreprises qu'elles n'aient pas d'impact négatif sur les droits humains. Et, selon la loi luxembourgeoise rappelée par le ministre, même si l'exportation de Pegasus se fait depuis Israël, ce type de bien pourra être contrôlé au Luxembourg. Les autorités grand-ducales peuvent en effet «soumettre tout bien à un contrôle d'exportation s'il peut y avoir une suspicion qu'il pourrait être utilisé pour la violation des droits de l'homme».

Et le ministre luxembourgeois de continuer, en haussant le ton: «Nous vous appelons à vous abstenir de toute prise de décision qui pourrait conduire à une utilisation illicite des biens et technologies que vous mettez à disposition de vos clients». En effet, le Grand-Duché «ne tolérerait en aucun cas que des opérations d'exportation à partir du Luxembourg, contribuent à des violations des droits de l'homme dans des pays tiers et veillera, le cas échéant, à prendre les mesures nécessaires» pour y remédier. En clair, des sanctions contre les sociétés implantées au Luxembourg sont envisageables. La lettre réclame aussi une prise de position par retour de courrier.

(L'essentiel)

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