Xavier Bettel à Cannes «Jouer encore le premier rôle? Aux électeurs de choisir»
LUXEMBOURG/CANNES - Dans une interview accordée à L’essentiel au festival de Cannes, le Premier ministre Xavier Bettel revient sur l’importance du cinéma, et sur son propre rôle avant de grandes échéances politiques.
- par
- Recueilli par Thomas Holzer
La journée du Luxembourg à Cannes (Video: L’essentiel)
L’essentiel: C’est un plaidoyer pour la culture que vous avez effectué au Festival de Cannes…
Xavier Bettel, Premier ministre: On a trop tendance à résumer le festival aux smokings, aux lunettes, aux strass et aux paillettes. La créativité et la culture nous remettent le miroir devant le visage. Elles créent le débat. Surtout dans une Europe où on cherche trop souvent à nous diviser.
Il y a beaucoup de politique à Cannes. Trop?
Je ne pense pas. Mais le cinéma peut être aussi politique. Des films sont là pour révéler des situations. À l’inverse, si la culture est mal usée, elle sert à la propagande.
La présence de Johnny Depp, par exemple, vous choque-t-elle?
Ce n’est pas moi qui fais les invitations donc je ne commente pas.
Comment le cinéma peut progresser au Luxembourg?
On a encore cinq sélections cette année donc nous n’avons pas besoin d’apprendre. Mais nous devons savoir évoluer. Le gaming et la réalité virtuelle sont de nouveaux secteurs, et le Luxembourg n’est pas à la traîne. La coproduction, c’est travailler avec les autres et faire des choses ensemble.
Que répondez-vous à ceux qui n’y voient qu’une astuce fiscale?
Que les films sont produits chez l’un, comme chez l’autre. L’investissement est aussi de la créativité. Pour certains c’est une dépense, pour moi, c’est une manière d’investir dans le vivre ensemble.
Le président ukrainien Zelensky était apparu à Cannes, l’année dernière. L’Ukraine semble moins présente dans ce type d’événement cette année…
Justement. Je rentre du Conseil de l’Europe où nous avons échangé sur comment continuer à soutenir l’Ukraine. Il faut tout faire pour que la guerre ne soit pas une brève après la météo au JT. C’est un combat pour nous et nos valeurs. Aujourd’hui c’est l’Ukraine. Si nous lâchons, demain ce sera quelqu’un d’autre.
Si vous deviez résumer ces cinq dernières années avec un titre de film?
Je vais volontairement changer un titre: «La vie n’est pas un long fleuve tranquille». Et la vie politique encore moins. Pas que pour moi d’ailleurs, mais pour tout le monde.
Vous êtes toujours prêt à jouer le premier rôle au Luxembourg?
Mon parti (NDLR: le DP) ne me l’a même pas demandé, donc je ne sais pas! En attendant, je fais mes castings (rires). Je ne peux pas dire que c’est un jeune acteur qui se présente, car ça fait un petit bout de temps que je suis là. Au parti de décider, à l’électeur de choisir!
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