Crise au Venezuela – Juan Guaido a été interdit de quitter le pays

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Crise au VenezuelaJuan Guaido a été interdit de quitter le pays

La Cour suprême du Venezuela a interdit à l'opposant Juan Guaido, qui s'est autoproclamé président, de quitter le pays. De plus, ses comptes bancaires ont été gelés.

Venezuela's National Assembly head and self-proclaimed "acting president" Juan Guaido (L), listens to deputy Rafael Veloz, during a session at the National Assembly in Caracas on January 29, 2019. - The National Assembly met on Tuesday to debate a legal framework necessary to create a transitional government and call new elections, the opposition-controlled parliament also named 10 "diplomatic representatives" to countries that have recognized Juan Guaido as the country's interim president. As parliament met, Venezuela's attorney general asked the Supreme Court to bar Guiado from leaving the country and freeze his assets. (Photo by Yuri CORTEZ / AFP)

Venezuela's National Assembly head and self-proclaimed "acting president" Juan Guaido (L), listens to deputy Rafael Veloz, during a session at the National Assembly in Caracas on January 29, 2019. - The National Assembly met on Tuesday to debate a legal framework necessary to create a transitional government and call new elections, the opposition-controlled parliament also named 10 "diplomatic representatives" to countries that have recognized Juan Guaido as the country's interim president. As parliament met, Venezuela's attorney general asked the Supreme Court to bar Guiado from leaving the country and freeze his assets. (Photo by Yuri CORTEZ / AFP)

AFP/Yuri Cortez

La justice vénézuélienne a interdit mardi, à Juan Guaido, qui s'est autoproclamé président, de quitter le pays, une riposte du président socialiste Nicolas Maduro face à cet opposant soutenu par les États-Unis. Objet d'une enquête préliminaire, notamment pour «des actions ayant porté atteinte à la paix de la République», le chef du Parlement est soumis à une «interdiction de sortir du pays sans autorisation jusqu'à la fin de l'enquête» et à un «gel de (ses) comptes bancaires», a annoncé le président du Tribunal suprême de justice (TSJ), Maikel Moreno.

Le TSJ, plus haute juridiction du Venezuela, est acquis au pouvoir, tous ses membres ayant été désignés par le chavisme. La Maison-Blanche avait pourtant mis en garde plus tôt. «Ceux qui tentent de saboter la démocratie et de s'en prendre à Guaido en subiront les conséquences», a tweeté John Bolton, conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump. «L'unique réponse du régime c'est la persécution, la répression», a dénoncé devant la presse, Juan Guaido, 35 ans. Il a lancé un appel aux fonctionnaires de la justice: «Vous n'avez pas à vous sacrifier pour l'usurpateur (NDLR: Maduro) et sa bande!».

«Il n'y a pas de doutes que nous essayons de couper les fonds au régime»

Pour fragiliser encore Nicolas Maduro, les États-Unis ont brandi, mardi, la menace de nouvelles sanctions. «Il n'y a pas de doutes que nous essayons de couper les fonds au régime», a déclaré le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin. Lundi, les États-Unis avaient déjà serré la vis sur le pétrole vénézuélien en visant la compagnie pétrolière PDVSA, à laquelle ils ont interdit de faire du commerce avec des entités américaines et dont ils ont gelé les avoirs à l'étranger. «La stratégie des États-Unis est de provoquer l'effondrement du système économique du Venezuela pour forcer la sortie» de Nicolas Maduro, explique l'économiste Luis Vicente Leon. Face aux sanctions américaines, les Vénézuéliens, déjà frappés de plein fouet par les pénuries de nourriture et de médicaments, redoutent désormais des difficultés d'approvisionnement en carburant, un comble dans ce pays aux plus importantes réserves de pétrole au monde, mais dont la production a fondu.

«Il y a déjà des endroits où il faut faire la queue pendant 24 heures pour obtenir de l'essence», se plaignait Jorge Moncada, un chauffeur. Le département d’État américain a en outre annoncé que les États-Unis avaient officiellement donné à Juan Guaido, qu'ils considèrent comme le président, le contrôle des comptes bancaires de son pays sur leur territoire. Déterminé à provoquer le départ de Nicolas Maduro, le Parlement vénézuélien, dirigé par Juan Guaido, s'est réuni mardi pour débattre d'un «plan de sauvetage du pays» et de la possibilité d'«élections libres et transparentes». Juan Guaido appelle ensuite à manifester mercredi puis samedi, à un moment où tous les regards sont tournés vers son pays, en plein naufrage économique. Dans le camp des partisans de Nicolas Maduro, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a fustigé les sanctions «illégales» de Washington. La Russie a investi des milliards de dollars dans les hydrocarbures et les armes au Venezuela. Principal créancier de Caracas, la Chine s'est elle aussi dite «opposée» à ces sanctions qui «vont mener à une détérioration dans la vie de la population au Venezuela». Nicolas Maduro reste aussi soutenu par la Corée du Nord, la Turquie et Cuba.

(L'essentiel/afp)

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