Tensions à l'Eurogroupe – «Juncker est furieux»

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Tensions à l'Eurogroupe«Juncker est furieux»

La conférence de presse devant conclure la réunion des ministres des Finances de la zone euro à Copenhague a été annulée vendredi, en raison d'un coup de sang de leur chef de file.

Jean-Claude Juncker est très en colère vis-à-vis de Maria Fekter. (AFP)

Jean-Claude Juncker est très en colère vis-à-vis de Maria Fekter. (AFP)

Une annonce a été faite peu avant 13h pour prévenir la presse que la conférence de presse n'aurait pas lieu, malgré l'annonce d'un accord sur le renforcement du pare-feu financier conte la crise de la dette dans l'Union monétaire. Aucune raison n'a été donnée pour justifier cette annulation. Un communiqué sur les résultats de la réunion a à la place été distribué à la presse. Explication: «Juncker est furieux» contre Maria Fekter, a expliqué une source diplomatique.

La ministre autrichienne des Finances était descendue peu avant en salle de presse, à l'issue de la réunion de l'Eurogroupe, et avait dévoilé les décisions prises par le forum. Cette tâche revient en principe à M. Juncker. La ministre autrichienne a grillé la politesse au président de l'Eurogroupe. Elle a notamment révélé le montant total du pare-feu de la zone euro et les détails du montage. La ministre autrichienne Maria Fekter est coutumière des sorties remarquées devant la presse lors des réunions européennes et est connue pour ne pas avoir sa langue dans sa poche. Elle avait notamment révélé une mésentente entre les ministres de la zone euro et leur homologue américain Timothy Geithner lors d'une précédente réunion de l'Eurogroupe en Pologne en septembre dernier.

Une enveloppe de 800 milliards d'euros

Plus tôt, Maria Fekter avait indiqué que les ministres des Finances de la zone euro s’étaient mis d'accord pour relever à 800 milliards d'euros au total leur pare-feu anticrise. Le montant atteint résulte du cumul entre les 500 milliards d'euros de capacité de prêts du futur Mécanisme européen de stabilité (MES) et de 200 milliards d'euros déjà engagés par son prédécesseur temporaire, le Fonds européen de stabilité financière (FESF), auxquels s'ajoutent 49 milliards d'argent de l'Union européenne et 53 milliards de prêts déjà consentis à la Grèce de manière bilatérale par les pays de l'Union monétaire dans le cadre du premier programme d'assistance au pays décidé en 2010, a détaillé Mme Fekter.

Le FESF et le MES existeront en parallèle jusqu'à la mi-2013, a par ailleurs précisé Mme Fekter. Et ce sans que les prêts engagés par le FESF soient déduits du MES, ce qui à l'origine était prévu. L'enveloppe globale inclut donc pour une partie importante - quelque 300 milliards d'euros - des fonds déjà dépensés ou promis, et non uniquement de l'argent frais. Cette somme de 800 milliards d'euros avait déjà été évoquée jeudi soir par le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble. Ce montant «est convaincant», avait-il jugé jeudi. Le chiffre est en tout cas inférieur à l'enveloppe voulue par la France et l'OCDE qui militaient en faveur d'un montant de l'ordre de 1 000 milliards d'euros pour marquer les esprits, convaincre les marchés et protéger durablement la zone euro d'une éventuelle contagion de la crise de la dette à l'Espagne ou l'Italie.

(L'essentiel Online/AFP)

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