Selon Jeroen Dijsselbloem«Juncker, un fumeur invétéré et un buveur»
Le chef de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, a sévèrement critiqué son prédécesseur à la télévision néerlandaise et suscité une polémique autour de sa consommation d'alcool.

L'attaque personnelle contre Juncker n'a pas tardé à être perçue comme une tentative de vengeance.
«Juncker est un fumeur invétéré et un buveur». C'est avec ces mots que Jeroen Dijsselbloem, actuel président de l'Eurogroupe, a décrit son prédécesseur luxembourgeois lors de l'émission humoristique «Knevel & Van den Brink», dont des extraits ont été diffusés lundi soir sur la chaîne DFT tv/De Telegraaf. Une affirmation tonitruante survenue après une question relative à la consommation d'alcool lors des réunions européennes. À en croire Jeroen Dijsselbloem, l'interdiction faite à tous de se priver de tabac et d'alcool lors des discussions parmi les instances dirigeantes de l'Union européenne n'aurait pas été respectée par Jean-Claude Juncker.
Selon les journalistes qui ont mené l'interview, le ministre des Finances néerlandais serait ainsi le premier à dire publiquement ce que tant d'autres ont tu pendant de longues années. Une attaque personnelle qui n'a pas tardé à être perçue comme une tentative de vengeance contre l'ancien chef de gouvernement luxembourgeois qui, pendant huit ans, avait impressionné comme président de l'Eurogroupe, organisme en charge de la coordination de la politique économique des pays de la zone euro. Une pique peut-être envoyée suite aux critiques de Jean-Claude Juncker face à la gestion de la crise à Chypre menée par l'Eurogroupe depuis l'arrivée de Dijsselbloem. «C'est la première fois que je ne participe pas à l'élaboration d'un accord, c'est pour cela qu'il y a des vices», avait notamment avancé l'ancien Premier ministre luxembourgeois.
En se rendant compte de la tournure que prenaient ses déclarations au cours de l'émission, le ministre des Finances néerlandais a tenté de rattraper le coup. «Juncker n'a jamais été incapable d'agir», assure ainsi Jeroen Dijsselbloem, assurant par là-même que la capacité de jugement du Luxembourgeois n'aurait jamais été prise en défaut. Ces propos, pour le moins inhabituels entre hommes politiques européens, sont à replacer dans le contexte des futures élections européennes qui se dérouleront en mai prochain. Élections au cours desquelles Jean-Claude Juncker pourrait se présenter comme candidat à la tête du Parti populaire européen (NDLR: le parti conservateur européen). Le porte-parole de la fraction CSV, contacté mercredi matin par L'essentiel Online, indique que «Jean-Claude Juncker ne commentera pas ces déclarations».
(lb/ L'essentiel Online)